La Chine et le Brésil mènent encore la danse

Après avoir payé un tribut plus lourd que les autres, l'an dernier, à la crise financière, les marchés d'actions émergents reprennent depuis le 1er janvier le dessus. Globalement en tout cas. L'indice qui fédère l'ensemble des performances boursières de ces places résiste mieux sur cette période que l'indice mondial, et ne recule plus que de 14 %, contre 25 % pour le second. Cette différence se retrouve sur le seul mois de février, avec un recul de 5,7 % pour les actions émergentes contre 10 % pour celles des pays développés. Même si les sorties de capitaux se sont poursuivies, à hauteur de 1,2 milliard de dollars. Contrairement à la fin de l'année dernière, cette mosaïque de pays laisse néanmoins depuis le mois de janvier apparaître de plus grandes disparités. Selon les régions, tout d'abord, comme en témoigne, la relative résistance de l'Amérique latine (? 9,6 %), puis dans une moindre mesure celle de l'Asie (? 13,9 %), par rapport à une Europe émergente sinistrée (? 18,8 %). Mais aussi selon les pays. Outre des cas isolés, comme le Chili (+ 17,5 %) et le Sri Lanka (+ 17,3 %), la Chine (+ 18,5 %) et le Brésil (+ 1,76 % et + 9 % en monnaie locale), parmi les plus grands marchés, continuent par exemple de faire la course en tête en termes de performances mondiales.rattrapage russeDe son côté, la place moscovite, soutenue par les cours du pétrole, opère depuis trois semaines un vrai rattrapage. Hier, le rebond de plus de 10 % de l'indice RTS lui a permis de repasser dans le vert sur l'année (+ 0,48 %).« Comme celles des pays développés, les actions émergentes, touchées par la raréfaction du crédit et le risque de faillite, restent sous pression », reconnaissent les gérants de la Française des Placements. Cependant, ajoutent-ils, « les mesures contracycliques de relance de certains pays ? la Chine, le Brésil et le Chili ? ayant accumulé des réserves devraient contribuer à la surperformance de leurs Bourses respectives ». La Chine a jusqu'à présent profité à plein de ce soutien. « Avec l'État contrôlant près de la moitié des compagnies locales, renchérit Jason Pidcock, stratège chez Newton (BNY Mellon), nous pouvons d'ores et déjà être sûrs que la restructuration chinoise n'aura pas à faire face aux mêmes délais que nous rencontrons en Occident. Bien que les nouveaux chômeurs se comptent par millions en Chine, la majorité de la main-d'?uvre est simplement retournée en province pour attendre un rappel. » De là à voir la Chine jouer le rôle de « bouée de sauvetage pour les économies occidentales », il n'y a qu'un pas que la plupart des stratèges, échaudés par la fin du mirage du découplage, ne sont toutefois plus prêts de franchir. D'autant qu'à très court terme une série d'indicateurs chinois ? au sujet notamment du commerce extérieur ? risquent de venir ternir cette euphorie.
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