Le charbon thermique semble prêt à rebondir

Le premier accord sur le prix du charbon en Asie, qui donne souvent le « la » pour les autres opérateurs, a été signé en début de semaine, entre le japonais Chubu Electric, Xstrata et Rio Tinto. Les groupes miniers ont accepté un recul de 44 % du prix du combustible par rapport à l'année dernière, soit 70 dollars la tonne, contre 125 dollars en 2008. Soit une prime de près de 10 dollars par rapport aux cours actuels, qui sont particulièrement déprimés ces derniers jours?: à Newcastle en Australie, le charbon thermique avait sombré à moins de 61 dollars la tonne lundi, en repli de 70 % sur leur plus haut niveau de juillet dernier, à 201 dollars la tonne. La fixation d'un contrat annuel au-dessus des prix du marché représente un signe positif pour les perspectives du charbon thermique, ce qui pousse certains observateurs à l'optimisme. « Nous estimons que le charbon a atteint un prix plancher », jugent les analystes de Citi.arrêt de hauts fournauxLe décrochage du cours du charbon thermique s'explique par le ralentissement brutal de l'économie qui gèle la consommation de charbon et d'électricité de nombreuses industries, mais aussi par un phénomène de substitution. Face à l'arrêt de hauts fourneaux, qui mélangent charbon à coke et minerai de fer pour fondre de l'acier, les groupes miniers en sont venus à vendre leur charbon à coke bas de gamme comme charbon thermique. Le marché du charbon à coke est en effet proche de l'apoplexie?: pas un jour ne se passe sans que des capacités ne soient mises en sommeil. Hier, Arcelor Mittal a ainsi fermé deux hauts-fourneaux aux États-Unis. Les exportations de charbon à coke d'Australie se sont effondrées de 35 % sur le mois de janvier, et selon Steve Hulton, analyste chez Wood Mackenzie, les exportations australiennes de charbon à coke devraient sombrer de 15 millions de tonnes cette année. Le prix moyen du charbon à coke devrait atteindre 85 euros la tonne cette année.La dégringolade du charbon thermique s'explique aussi par la faiblesse de la demande des électriciens européens, gros importateurs de charbon. Étant donné les prix actuels du gaz et du charbon, les fournisseurs d'électricité ont tout intérêt à produire du courant à partir de gaz plutôt que de charbon. Les prix du gaz ayant également beaucoup chuté, l'opération est plus rentable, d'autant que brûler du gaz émet moins de CO2 que le charbon, et requiert donc moins de quotas de CO2.Aline Robert
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