Wall Street compte ses rescapés après dix-huit mois de chute des indices

Les commentaires de Ben Bernanke sur la sortie de la récession (lire ci-dessus) et surtout une note interne de Citigroup dans lequel le directeur général de la banque, Vikram Pandit, évoque un retour aux bénéfices au cours des deux premiers mois de l'année sont venus à point nommé. À Wall Street, l'indice Dow Jones qui se rapprochait dangereusement des 6.500 points a trouvé là un encouragement à se redresser. Au moins momentanément. à la clôture, il rebondissait de 5,80 % à 6.926,49 points et le S&P 500 reprenait 6,37 % à 719,6 points. Lundi, le Dow Jones était tombé à 6.547,05 points, son plus faible niveau depuis avril 1997, portant à 25,4 % son recul depuis le début de l'année et à 53,8 % sa correction depuis son record du 9 octobre 2007 (14.164,53 points). Au bout de dix-huit mois de crise financière, seule une composante de l'indice était encore en hausse lundi soir : Wal-Mart. Mais pour combien de jours encore ? Lundi, son avance n'était plus que de 5 %. Citigroup, première banque mondiale il y a quelques mois encore, est tombée de son piédestal. Après 97,8 % de baisse depuis octobre 2007 ? la plus forte décrue au sein du Dow Jones ?, son action était venue flirter ces derniers jours avec le seuil de 1 dollar, un seuil sous lequel trente jours consécutifs de clôture signifient l'éviction de la cote. Du moins en temps normal, car la Bourse de New York a suspendu ses critères de maintien à la cote jusqu'au 30 juin. La note interne de Citigroup, divulguée hier, a permis au titre de se reprendre (+ 25 % à mi-parcours).pessimisme généraliséLe constructeur General Motors, qui n'hésitait plus la semaine passée à évoquer la liquidation, a dégringolé de 95,62 %. Du mouvement de hausse enregistré entre octobre 2002 et octobre 2007, il ne reste plus grand-chose : dix-huit des composantes de l'indice ont effacé leurs gains d'alors et même davantage.Au sein de l'indice S&P 500, les valeurs en territoire positif depuis octobre 2007 n'étaient plus que sept, lundi soir. En tête de liste, la compagnie pétrolière Southwestern Energy (+ 26,5 %) a tenu en haleine Wall Street avec des résultats en hausse de trimestre en trimestre. Mais il s'agit d'une exception : 300 valeurs du S&P 500 ont perdu plus de 50 %, 100 plus de 75 %. Pour 26 d'entre elles, dont E.Trade, Fifth Third Banc, Office Depot ou encore l'assureur AIG, la chute excède les 90 %.Les analystes ne peuvent que constater le niveau « dramatiquement bas » des actions. Pour plus de 95 % des sociétés du S&P 500, le marché a fait une croix sur toute croissance bénéficiaire, observe l'équipe de Citigroup. Un des niveaux de pessimisme les plus importants de ces quarante dernières années. Mais le bureau de recherche ne désespère pas de voir le marché se retourner, à la manière du S&P 500 en 1933 : janvier et février avaient été synonymes d'une correction de 20 %, avant un rebond de 80 % sur les dix mois suivants.Christèle Frad
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