Le commerce mondial en chute libre

Jean-Claude Trichet peut toujours vouloir redonner espoir aux acteurs économiques prévoyant une reprise en 2010, toujours est-il que le monde s'enfonce de jour en jour dans une récession sans précédent. Selon le Fonds monétaire international, le commerce mondial, dernier pilier à tenir jusqu'ici, est en train de céder. Fini les taux de croissance insolents des échanges mondiaux de 2006 (8,5 % en volume), de 2007 (6 %), voire de 2008 (4,5 %) ! À en croire le FMI, le commerce mondial connaîtrait cette année une contraction « au moins » de 5 %. Rien de plus normal d'ailleurs, puisque les principaux pays exportateurs voient leurs livraisons à l'étranger chuter comme une pierre. En janvier, les exportations chinoises ont reculé de 17,5 % en glissement annuel, soit la plus forte baisse en une décennie. Celles de l'Allemagne, première économie exportatrice mondiale, ont baissé de 20,7 % sur un an en janvier. Du coup, le FMI appelle le G20, groupe des pays riches et émergents, qui se réunit le 2 avril à Londres, à relancer le commerce mondial. Ce qu'ont convenu hier, à Bruxelles, les ministres de Finances de l'Union européenne. Le conseil Ecofin, au-delà de sa décision sur les taux réduits de TVA (voir en page 5), s'est entendu sur une feuille de route européenne pour le G20 demandant notamment « le maintien du libre-échange récusant toutes formes de protectionnisme ». Une conclusion rapide du cycle de négociations commerciales de Doha serait, à ce titre, la bienvenue. Le conseil Ecofin recommande en outre aux pays du G20 de s'abstenir de procéder à des dévaluations compétitives. cri d'alarmeLes grosses vagues provoquées par la tornade de la crise économique commencent à toucher les côtes africaines, le continent noir étant jusqu'ici épargné. Et le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, de lancer un véritable cri d'alarme sur les conséquences de cette crise qui menace de précipiter des millions d'Africains dans la misère et d'attiser les conflits. Selon lui, les prochaines prévisions du FMI devraient faire « apparaître une croissance mondiale qui, pour la première fois depuis soixante ans, sera négative ». Marc DegerPour la première fois depuis 60 ans, la croissance mondiale serait négative.
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