Fiat compte jouer un rôle pivot dans la sortie de crise

L'administrateur délégué de Fiat, Sergio Marchionne, qui devrait aussi prendre la direction générale de Chrysler, veut jouer un rôle fédérateur dans l'industrie automobile au sortir de la crise. Il supplante Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, autour de qui toutes les tractations semblaient naguère se nouer. Comme si une prise de contrôle de Chrysler, Opel et Saab par Fiat n'était pas suffisante en soi, l'intrigue se complique. En échange d'une cession de ses activités européennes, sud-américaines voire sud-africaines, General Motors (GM) pourrait prendre une participation dans le nouveau conglomérat, formé par ses anciennes filiales, Fiat Auto et Chrysler, selon le « New York Times ». L'italien détiendra 20 % de cet ensemble et sa part pourrait monter à 35 % puis à plus de 50 %. Le groupe de Turin serait prêt à offrir 10 % de cet ensemble à GM. Fiat rebâtirait donc l'ancienne alliance avec GM, nouée en 2000 par Giovanni Agnelli et dissoute en 2005 par Sergio Marchionne. Mais les rapports de force seraient inversés. Le groupe piémontais en deviendrait le pilier dominant et GM se retrouverait actionnaire indirect de son compatriote Chrysler?réductions de productionLe nouveau conglomérat Fiat Auto-Opel-Saab-Chrysler, dominé par les intérêts italiens avec une participation minoritaire de GM, serait mis en Bourse. Ce Meccano complexe permettrait, par la même occasion, à « la famille Agnelli de diminuer son exposition au secteur automobile, réputé cyclique et peu rentable », nous explique un industriel. Car, si Fiat Auto est une filiale à 100 % de Fiat, ce ne serait plus le cas du nouvel ensemble. Les Agnelli en auraient le contrôle, mais ne seraient plus seuls à assumer les risques.Si l'alliance entre Fiat et Chrysler, complémentaires, ne devrait pas en soi générer de « casse sociale », l'éventuel rapprochement entre le Turinois et GM Europe suscite les angoisses des syndicats. Les synergies pourraient générer 1,4 milliard d'euros de gains par an, selon Reuters. Affirmant se référer à un projet présenté par Fiat au gouvernement de Berlin, le « Handelsblatt » indique que l'usine Opel de Kaiserslautern, les sites de GM Europe à Luton (Grande-Bretagne) et Graz (Autriche) ainsi que deux sites Fiat, « l'un en Italie du Nord, l'autre en Italie du Sud », pourraient être fermés, tandis que Saragosse (Espagne), Trollhättan (Suède) et Anvers (Belgique) verraient leurs capacités réduites. Le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » évoquait jusqu'à 18.000 suppressions de postes en Europe. Sergio Marchionne a parlé samedi de « choix difficiles » mais privilégiera, selon « The Economist », la réduction de la capacité de production des usines plutôt que des fermetures pures et simples. Il doit aussi composer avec les Länder allemands, le gouverneur du Land de Hesse, où se trouve le siège d'Opel, ayant remis en question la fiabilité de son projet. Berlin a en tout cas indiqué avoir des projets pour Opel en cas de dépôt de bilan de GM. L'équipementier austro-canadien Magna ne renonce pas. Il aurait sollicité ses alliés Russes pour faire une offre commune pour une participation minoritaire dans Opel.
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