Europe, États-Unis et Chine tentent de conjurer leurs démons protectionnistes

Coup sur coup, en fin de semaine dernière, les grands acteurs du commerce mondial ont réaffirmé leur volonté de ne pas céder aux sirènes du protectionnisme. Mercredi, l'Union européenne et les États-Unis ont enterré la hache de guerre dans le dossier, vieux de près de deux décennies, du b?uf aux hormones auquel l'Europe avait fermé ses frontières. Washington, qui avait obtenu gain de cause auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), menaçait d'appliquer des représailles commerciales sur des produits européens comme le roquefort. L'accord finalement trouvé va épargner 116,8 millions de dollars de droits de douane supplémentaires sur les produits européens importés par les États-Unis, s'est réjoui Catherine Ashton. « Nous avons montré que nous pouvons trouver un règlement qui satisfait les deux parties », a-t-elle affirmer, se refusant à « entrer dans le détail de ce que sera le prochain dossier ». La liste des litiges est longue, allant du poulet chloré au biodiesel made in USA suspecté d'être subventionné, en passant par les jeux en ligne et les subventions dont Airbus et Boeing s'accusent.« coopération  renforcée »Jeudi et vendredi, c'est Pékin qui a mis en garde Bruxelles contre tout recours au protectionnisme, alors que l'UE a introduit plusieurs taxes antidumping ces derniers mois visant des produits tels que les vis, les boulons ou les bougies. Les deux parties se sont rencontrées dans le cadre du Dialogue économique et commercial de haut niveau sino-américain, deux semaines avant le sommet Chine UE, le 20 mai à Prague. L'Europe se plaint du creusement de son déficit commercial vis-à-vis de la Chine (160 milliards de dollars en 2008) et des demandes de certification récemment imposées par Pékin à l'encontre de certains produits européens (porc irlandais, chocolat belge?). Elle souhaite un meilleur accès aux services chinois et être rassurée sur le respect de la propriété intellectuelle. De son côté, la Chine veut que lui soit reconnu le statut d'économie de marché. Mais après deux jours de négociations, la Chine et l'UE se sont limité à la promesse de « renforcer leur coopération », d'?uvrer au succès de l'OMC et de « s'opposer au protectionnisme ». Laurent Chemineau
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