Interrogations sur la dette de Numericable

Un des plus gros LBO français est le câblo-opérateur Numericable, qui supporte une dette de 3,16 milliards d'euros. Dans ce dossier, plusieurs créanciers expriment des craintes sur le respect des clauses de la dette (« covenants »). Ce sujet a notamment été abordé lors de la réunion annuelle des créanciers jeudi dernier à Londres. Jusqu'à présent, ces clauses ont été respectées. Mais la question est de savoir si elles le seront encore dans les mois à venir. Un sujet sur lequel la société refuse de s'exprimer.La difficulté vient du fait que ces clauses, qui permettent de garantir un remboursement fluide de la dette, ont été calibrées sur un « business plan » que Numericable a du mal à tenir. Par exemple, en 2008, le chiffre d'affaires a atteint 947 millions d'euros, soit 50 millions de moins que prévu au budget. trois solutionsRésultat?: le câblo-opérateur se retrouve très proche des ratios limites imposés dans les clauses, d'où la crainte qu'il les atteigne prochainement. Selon la lettre spécialisée « Debtwire », les ratios pourraient être dépassés à fin 2009 si l'objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) n'est pas atteint.Si les ratios ne sont plus respectés, plusieurs options sont possibles. Rembourser la dette paraît exclu?: Numericable n'a pas du tout la trésorerie pour cela, et devrait donc relever une dette presque du même montant, ce qui serait très difficile actuellement. L'autre solution est d'ouvrir des négociations avec les créanciers pour « adoucir » les clauses. Des banques ont d'ores et déjà approché Numericable pour mener cette négociation. Mais la société assure « n'avoir mandaté aucune banque, ni même être en train de choisir une banque ». La dernière solution est de s'arranger in extremis pour rester en dessous des ratios. Par exemple, selon « Debtwire », les investissements vont être réduits d'un quart en 2009 (à 196,8 millions) dans ce but.Fin 2008, les actionnaires ont réinjecté au capital 69 millions, ce qui a permis de remettre un ratio (cash-flow sur service de la dette) dans le droit chemin? même si ce n'était pas l'objectif, assure la société. JAMAL HENNI
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.