Empoignade sur le sort des caisses d'épargne espagnoles

que Le gouvernement espagnol peaufine depuis des semaines la création d'un « Fonds de Restructuration et d'Ordonnancement Bancaire », le Frob. Son objectif?: venir à la rescousse des entités en difficulté, et plus particulièrement des « cajas », les caisses d'épargne qui constituent aujourd'hui le talon d'Achille de l'univers financier hispanique. La ministre de l'Économie, Elena Salgado, vient de réaffirmer que le Frob verra le jour avant la fin juin, mais sa création, envisagée depuis février, ne cesse d'être repoussée. Pour éviter que le projet ne fasse l'objet de polémiques politiques, le gouvernement socialiste considère en effet indispensable un accord préalable sur le sujet avec le Parti populaire (PP) ? le parti de droite qui vient de devancer les socialistes au pouvoir lors des élections européennes (23 députés contre 21). Et les négociations entre les deux formation achoppent aujourd'hui sur des divergences de fond, qui concernent l'avenir de l'actuel système des « cajas », qui représentent à elles seules la moitié du système financier espagnol. Le fonds d'aide prévu par le gouvernement est d'ailleurs généreusement doté, puisqu'il disposera d'un capital initial de 9 milliards d'euros et d'une capacité d'endettement, avec garantie de l'État, de 90 milliards. résistance des régionsLe PP veut profiter de la création du Frob pour modifier en profondeur le statut des caisses d'épargne afin de les dépolitiser davantage. Les « cajas » sont en effet actuellement soumises à l'influence des différentes administrations, et surtout des gouvernements régionaux, qui les considèrent souvent comme leur « bras financier ». Dans les années 1990, une loi avait limité à 50 % du total la présence dans leurs organes de direction de représentants des pouvoirs publics. Les conservateurs veulent aujourd'hui réduire ce pourcentage de manière drastique. Ils exigent aussi une réforme pour abolir le droit de veto dont jouissent les gouvernements régionaux en matière de fusion entre « cajas », droit qui a jusqu'ici empêché toute intégration entre entités de régions différentes. Le problème est d'actualité?: le gouvernement régional andalou vient de faire savoir qu'il s'opposerait à toute absorption de Cajasur, une caisse de Cordoue en grande difficulté, par une « caja » d'une autre région, Cajamurcia. Les socialistes, de leur côté, considèrent que la conjoncture de crise actuelle ne constitue pas le meilleur moment pour de grands bouleversements légaux. Ils font valoir aussi que restreindre les prérogatives des régions en la matière ? inscrites dans plusieurs cas dans leur statut d'autonomie ? conduirait à une dure bataille juridique avec elles que l'État central est loin d'avoir la sécurité de gagner. Mieux vaut donc, concluent-ils, maintenir dans la mesure du possible le statu quo.
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