Le déficit budgétaire se creuse à la vitesse grand V

Bercy a très récemment révisé ses prévisions de déficit budgétaire pour 2009, s'attendant désormais à accuser un « trou » de 125 à 130 milliards d'euros. On peut même se demander si à la fin de l'exercice la facture ne sera pas encore plus lourde. En effet, au 31 mai 2009, les deux tiers du chemin sont déjà accomplis, puisqu'à cette date le déficit budgétaire s'élevait à 88,7 milliards d'euros. Non, répond-on à Bercy, nous avions ces données quand nous avons fait notre dernière prévision. Les chiffres publiés hier marquent une dégradation de plus de 38 milliards par rapport à la même date de 2008. Les services du ministère du Budget expliquent que pour 16,1 milliards d'euros, cette détérioration est due à la mise en ?uvre du plan de relance. Ainsi, les prêts au secteur automobile représentent un montant de 6,25 milliards d'euros. Mais l'élément le plus spectaculaire des chiffres publiés hier est relatif à l'impôt sur les sociétés (IS). Par le jeu des remboursements, celui-ci est négatif de plus de 1,7 milliard d'euros à la fin mai, en chute de 111,8 %. Le fisc a remboursé plus d'impôts aux entreprises qu'il n'en a perçu. Sur un remboursement total de 6,4 milliards aux entreprises, 1,5 milliard concerne les reports en arrière de déficit d'impôt sur les sociétés, 3,1 milliards le crédit d'impôt recherche et 1,8 milliard sur les remboursements de crédits de TVA. Sur l'IS, l'entourage d'Éric Woerth estime que cela ne pourra que s'améliorer dans les mois qui viennent. « On a passé l'essentiel des restitutions et nous n'avons eu qu'un seul acompte. » la récession à l'?uvreMais même hors plan de relance, la chute des recettes fiscales est très nette (??17,3% par rapport à 2008), traduisant l'impact de la récession à l'?uvre dans l'économie. Au total, les recettes sont en baisse de 25,4 milliards d'euros, avec un reflux de 15 % de la TVA, illustrant l'impact de la conjoncture. L'impôt sur le revenu est en revanche à rebours des autres recettes, puisque les rentrées progressent de 3,4 %, à 27,8 milliards d'euros. Anne Eveno
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