Hillary impose son style à la tête de la diplomatie

Absente de la tournée internationale de Barack Obama, Hillary Clinton en a profité pour jouer pleinement son rôle de secrétaire d'État. Ces derniers jours, la chef de la diplomatie américaine a enchaîné les prises de position musclées : elle a menacé l'Iran de « sanctions plus strictes » si Téhéran poursuivait ses ambitions nucléaires, enjoint Hugo Chavez à respecter la liberté des médias au Venezuela et contraint les autorités du Honduras à rencontrer le président déchu Manuel Zelaya, pour la première fois depuis qu'elles l'ont évincé à la fin juin.Depuis sa prise de fonctions, Hillary Clinton doit composer avec d'influents émissaires imposés par la Maison-Blanche. C'est le cas du bouillant Richard Holbrooke, l'un des architectes de la fin de la guerre en Bosnie, désormais chargé des dossiers afghan et pakistanais. George Mitchell, qui a tenu un rôle clé dans le retour de la paix en Irlande du Nord, est, lui, responsable du Proche-Orient. Le vice-président, Joe Biden ? ancien président de la commission des Affaires étrangères du Sénat ? et le secrétaire à la Défense, Robert Gates, interviennent aussi sur les sujets internationaux. « La diplomatie américaine est d'abord pilotée par Barack Obama », estime Gideon Rose, directeur de la revue « Foreign Affairs ». « Suivent ensuite Robert Gates, dont l'importance au-delà des affaires militaires est sous-estimée, puis Clinton et Biden, certes influents mais dans des proportions difficiles à évaluer », dans chacun des dossiers, et enfin « les barons comme George Mitchell ».collaboration constructiveMalgré un entourage si pesant, les médias américains jugent qu'Hillary Clinton est parvenue à imposer un style et à accroître son influence. La diplomate sillonne la planète, multipliant les apparitions publiques ? bains de foule et passage dans des émissions télévisées, parfois populaires ? comme si elle était toujours en campagne, mais à l'étranger. « Compte tenu de la situation dont nous avons hérité, mon travail consiste autant à resserrer le lien avec les gouvernements qu'avec les gens », explique l'ex-First Lady. Autre distinction : son franc-parler qui est loin de faire l'unanimité dans son ministère. « Hill » Clinton a entre autres déclaré qu'il était « invraisemblable, voire impossible », que le régime nord-coréen prenne part à des négociations sur son programme nucléaire et jugé « assez troublante » la présence grandissante de la Chine en Amérique latine. Mais l'hôte de la Maison-Blanche soutient sa ministre avec qui il s'entretient chaque jeudi. À Washington, la collaboration entre Clinton et Obama est jugée respectueuse et constructive, le président se félicitant notamment de son rôle dans l'amorce de réchauffement des relations avec La Havane. Reste que la candidate à la présidentielle de 2008 n'a pas digéré sa défaite. Selon le « New York Times », le comité chargé de lever des fonds au profit de sa campagne n'a pas été démantelé, ce qui laisse présager qu'elle pourrait un jour le réactiver. éric Chalmet, à New York
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