La cohabitation mexicaine pourrait freiner la reprise

Amérique centraleLe revers électoral essuyé par le président mexicain, Felipe Calderon, consacre le retour du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). La nouvelle cohabitation, issue des élections législatives à mi-mandat de dimanche dernier, menace les réformes nécessaires pour sortir le pays de la plus grave crise de son histoire récente. Le gouvernement doit désormais négocier avec l'ancien parti hégémonique. Y parviendra-t-il?? Avec 237 sièges et le soutien du parti vert (22 élus), le PRI dispose de la majorité absolue des 500 sièges de la Chambre des députés. En face, le PAN (Parti d'action nationale) de Felipe Calderon compte seulement 143 élus. À la moitié de son mandat de six ans, ce dernier se retrouve ainsi en difficulté pour faire voter ses mesures structurelles contre la crise. Le PIB affichera une contraction de 7,3 % en 2009, d'après le FMI. Plus de 550.000 emplois sont menacés. Pas facile, dans ces conditions, de réformer la fiscalité pour renflouer les caisses de l'État ou de moderniser l'entreprise pétrolière publique, Pemex, première source de revenus du pays.Défenseur de la souveraineté nationale sur le pétrole, le PRI s'oppose à l'entrée d'entreprises privées dans le secteur. Selon Francisco Rojas, nouvel élu « priiste », son parti n'a pas non plus l'intention d'appuyer une hausse de l'IVA (équivalent de la TVA française).polémiqueDepuis dimanche, Felipe Calderon martèle que « le gouvernement réitère sa volonté de dialoguer et de collaborer pour relever les défis du pays ». Le lendemain de l'élection, la démission du président du PAN, German Martinez, apparaît comme un geste de conciliation. « Un prochain remaniement du cabinet présidentiel devrait privilégier des profils négociateurs », anticipe l'éditorialiste du quotidien « Reforma », Enrique Quintana. Et Max Brassart, président de la Chambre franco-mexicaine de commerce, d'ajouter?: « Les réformes seront retardées mais pas bloquées, sinon le PRI perdrait des électeurs pour la présidentielle de 2012. » Pourtant, selon le quotidien « El Economista », trois agences de notation ne partagent pas son optimisme. Face à une potentielle paralysie législative, Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's s'apprêteraient à revoir à la hausse le niveau de risque du pays. Frédéric Saliba, à Mexico
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