Les télécoms au régime sec

opérateurs Au pain sec et à l'eau. Didier Lombard, PDG d'Orange, a annoncé la semaine dernière une baisse de 20 % de ses investissements en 2009. Ian Livingston, directeur général chez British Telecom, compte lui aussi réaliser cette année une économie « bien supérieure à 1 milliard de livres », en supprimant 15.000 postes. De leur côté, les opérateurs italiens Wind et Fastweb ont décidé de mettre en commun leurs accès au réseau fixe. Quant à Deutsche Telekom, il n'a pas hésité à geler les salaires dans sa filiale américaine.Les opérateurs semblent ne pas manquer d'imagination pour parvenir à leurs fins : réduire leurs dépenses de 10 % à 20 %. Un régime conséquent, dicté par la baisse des communications, mais toutefois moins draconien que la diète de 2001.Pour tenir leur rentabilité à flot, les géants télécoms ont taillé dans le vif. « Certains opérateurs ont fait beaucoup d'efforts en termes de réduction des coûts pour stabiliser leur free cash-flow », remarque Frédéric Doussard, analyste télécoms chez Oddo. Une impression partagée par une récente étude de la Commission européenne qui estime que « la détérioration économique devrait appuyer la pression à la baisse sur les investissements ». Bruxelles souligne « le risque de reporter le lancement et l'essor de nouveaux services innovants ». Jean-Claude Delcroix, analyste chez Gartner, s'inquiète : « Nous nous posons des questions sur la viabilité à long terme de ce genre de stratégie, qui bloque la consolidation du marché et les investissements dans les nouvelles technologies. »La majorité des opérateurs ont enregistré des résultats douloureux au premier semestre. La dégringolade se retrouve dans leurs comptes. NTT Docomo, le leader japonais, a constaté une chute de son chiffre d'affaires trimestriel de 3,5 %. Idem pour Vodafone, dont les recettes à change constant ont baissé de 2,4 % par rapport au premier trimestre 2008. L'opérateur aurait cependant maintenu ses dépenses d'investissement (Capex). L'espagnol Telefonica suit cette cadence ralentie, avec un chiffre d'affaires en recul de 2,6 %. Et si Orange a annoncé une croissance de 2,3 % de son bénéfice net hors effets de change et de périmètre, son chiffre d'affaires au premier semestre 2009 est, lui, en légère baisse (? 0,5 %). disparitésCe repli général des recettes cache certaines disparités. Les zones émergentes restent dynamiques, tandis que l'Europe et les États-Unis traînent la jambe. D'où l'intérêt des grands opérateurs, pour les marchés africains notamment (lire ci-contre). Il est également plus facile pour les consommateurs de réduire la facture mobile que celle de leur connexion ADSL, souvent inclue dans une offre triple-play. « Le marché Internet est plus stable que le mobile. Ce dernier est plus concurrentiel, et repose en partie sur des offres prépayées », affirme Jean-Claude Delcroix. Les constructeurs Nokia et Sony Ericsson misent ainsi sur une chute de 10 % du marché mondial du mobile sur l'année. Mais, selon le cabinet iSuppli, le marché devrait croître de 5 % au second semestre. En France, le marché repart également à la hausse. Tout doucement.
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