L'industrie se réveille meurtrie

Un haut-fourneau d'ArcelorMittal qui redémarre en Lorraine, des ventes de voitures qui retrouvent des couleurs sous l'effet de la prime à la casse, des groupes comme Danone ou Sanofi qui affichent un premier semestre bien meilleur qu'attendu? après un début d'année très noir, l'industrie française semble avoir retrouvé le sourire ces dernières semaines. Les chiffres de la production industrielle annoncés hier par l'Insee, pour les mois de mai et juin, confirment un regain d'activité. Et nul, bien sûr, ne s'en plaindra.Pour autant, difficile de crier victoire. D'abord, parce que, si l'on se réfère aux périodes correspondantes de 2008, la production industrielle reste à un niveau très bas. En recul de près de 13 % sur le seul mois de juin et de 15 % sur l'ensemble du deuxième trimestre. Et le taux d'utilisation des usines françaises dépasse à peine les 70 %, alors qu'il était encore de 82 % en octobre dernier. Preuve que la machine ne tourne pas encore à plein régime. Tant s'en faut.Qui plus est, l'embellie reste très fragile. La hausse du chômage dans de nombreux pays risque de peser durablement sur la demande. Et donc sur l'industrie.Mais surtout, même si l'optimisme se confirme, les entreprises savent qu'elles sortiront très fragilisées financièrement de cette crise. Les défaillances sont déjà légion. Dans la sous-traitance automobile, notamment, mais pas seulement. Des secteurs aussi variés que le nautisme, la mécanique de précision ou la transformation des plastiques, dans lesquels la France dispose d'entreprises de pointe, ont vu leurs marchés s'effondrer. Nombre d'industriels, soucieux de préserver leurs emplois qualifiés, ont fortement puisé dans leur trésorerie. Certains ont obtenu des facilités de leurs banquiers ou de leur percepteur, mais il faudra bien rembourser? Beaucoup ont aussi sacrifié des investissements indispensables face à une concurrence de plus en plus dure.À l'heure où la tempête se calme, l'industrie fait l'inventaire des dégâts. Et ce sont les fonds qui manquent le plus. Pour payer les fournisseurs, apurer les dettes, reprendre la modernisation entamée et brutalement interrompue. Dans cette crise née des extravagances de la finance, il serait injuste que ce soit l'industrie qui, faute d'argent, paie seule les pots cassés. Pendant que les banquiers, eux, comptent leurs [email protected] esposito
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