Les banques américaines

que de détail Ébranlées par la crise financière, les banques américaines font feu de tout bois pour se refaire une santé. Face à la baisse des commissions, liée au ralentissement des transactions sur les marchés, elles se rattrapent sur une autre vache à lait : les pénalités de découvert. Celles-ci devraient inscrire un nouveau record cette année, à 38,5 milliards de dollars, soit près du double du montant facturé en 2000, selon une étude publiée hier par le cabinet d'analyse et de conseil Moebs Services. Quant au montant médian de la pénalité (facturée à chaque opération à découvert), il a crû de 24 dollars en 2008 à 25 dollars en 2009, ce qui constitue la première augmentation en période de récession depuis plus de quarante ans. De son côté, la Fédération américaine des consommateurs estime qu'une banque sur dix a relevé ses commissions pour découvert au cours de l'année écoulée. « Les banques reviennent à un modèle économique basé sur les commissions, et le principal filon réside dans les découverts », analyse Mike Moebs, fondateur de la société. De fait, ces pénalités représentent près de 90 % des commissions de services facturées sur les comptes de dépôt américains.35 dollars par découvertSelon l'étude, réalisée en juin sur plus de 2.000 banques et caisses d'épargne américaines, les tarifs les plus prohibitifs sont le fait des grands établissements. Dans les banques, dont le bilan dépasse 50 milliards de dollars, la commission médiane s'établit ainsi à 33 dollars, soit 27 % de plus que pour l'ensemble du secteur. Ainsi la poste américaine n'hésite-t-elle pas à facturer 35 dollars par transaction à découvert.Du côté des associations de consommateurs, pas de doute : en augmentant les pénalités, les banques exploitent les ménages les moins solvables, qui recourent massivement au découvert faute d'avoir accès au crédit. Pour preuve, 90 % de ces frais sont prélevés sur seulement 10 % des 130 millions de comptes chèques du pays. Les découverts sont en fait, pour les populations les plus vulnérables, la seule alternative aux « prêteurs sur salaire », chez qui une avance de 100 dollars sur quinze jours coûte au moins 15 dollars, soit un taux d'intérêt annualisé de 390 %. Reste que selon les données compilées par Moebs, les pénalités facturées par les banques de Wall Street atteignent déjà 78,5 % de celles que pratiquent les « prêteurs sur salaire ». Pour ne rien arranger, près d'un établissement sur cinq comptabilise en priorité les chèques les plus importants. Une méthode imparable pour maximiser le nombre de pénalités facturées.
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