Panne sèche pour les introductions en Bourse

La multiplication des inscriptions sur le Marché Libre de la Bourse de Paris n'est qu'un leurre. Les introductions en Bourse ne sont pas près de repartir, sur les marchés européens comme sur les places américaines, après quatre ou cinq trimestres de disette. Au cours du seul mois de juillet, pas moins de douze sociétés ont fait leur apparition sur le Marché Libre (voir infographie). Mais que les investisseurs ne se méprennent pas : « La multiplication des cotations directes sur le Marché Libre tient en grande partie à la loi Tepa, qui permet aux contribuables redevables de l'impôt sur la fortune (ISF) d'investir dans des petites et moyennes entreprises (PME), au lieu de payer l'ISF. En effet, une cotation directe permet de proposer une forme de liquidité aux investisseurs », explique Franck Sebag, associé au sein du cabinet d'audit Ernst & Young.Mais pourquoi les « vraies » introductions en Bourse ne redémarrent-elles pas, malgré un indice CAC 40 qui a atteint vendredi son plus haut niveau annuel, et des perspectives macroéconomiques qui s'éclaircissent ? Les IPO («Initial Public Offerings ») vont bon train sur les places émergentes (lire « La Tribune » du 17 juillet), mais c'est en revanche morne plaine à Paris, Londres et New York. la faute aux émergents ?« Si les sociétés étrangères sont relativement moins attirées par une cotation sur les grandes places européennes et anglo-saxonnes, c'est parce que les Bourses des pays émergents sont devenues importantes en termes de capitalisation avec, de surcroît, une réglementation moins stricte qu'aux États-Unis », avance Franck Sebag. De plus, compte tenu de leurs perspectives de développement, ce sont surtout les pays émergents, plus que les marchés matures, qui vont bénéficier de la cotation de mastodontes, dans le secteur des infrastructures, par exemple.Et les sociétés moyennes, pourquoi ne tentent-elles plus l'aventure de la Bourse ? « La réglementation d'Euronext (Eurolist) n'est pas conçue spécifiquement pour les PME. Trop contraignante et onéreuse, elle décourage ces sociétés de s'introduire sur ce march頻, souffle Franck Sebag. Et pour celles qui sont déjà cotées, il y a fort à parier que nombre de sociétés du Compartiment C d'Euronext solliciteront au cours des prochains mois leur transfert sur le marché moins réglementé d'Alternext, pour celles dont la capitalisation est inférieure à 200 millions d'euros.Mais il ne faut pas désespérer. Franck Sebag escompte une reprise des introductions à partir du deuxième ou du troisième trimestre 2010. Ne serait-ce que pour permettre aux capitaux-risqueurs de réaliser leur investissement et aux fondateurs de PME de réussir la transmission de leur entreprise.
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