Les PME endettées

Avec la raréfaction des crédits bancaires, les LBO (Leverage Buy Out) risquent de devenir plus difficiles à monter.« Il n'y a plus de dette disponible, confirme Grégoire Revenu, cofondateur et managing director de Bryan Garnier & Co. Pour les deals de plus de 20 millions d'euros, il va être quasiment impossible de lever des fonds. De ce point de vue, le LBO est en panne. »Une situation qui risque de durer quelques mois, voire, selon la Coface, jusqu'à deux ans, si l'on en croit les experts du secteur. « Quand on regarde ce qui se passe actuellement, il est très difficile de faire aboutir des deals dans ce contexte, explique Mark Foulds, partner chez Duke Street. Surtout dans les montages qui nécessitent de faire appel à plusieurs banques. » Du coup, les établissements financiers sont plus exigeants sur la documentation et prennent plus de temps pour prendre leur décision. Dans l'immédiat, plusieurs fonds d'investissement spécialisés tentent de négocier un rééchelonnement des dettes, parfois sans succès. Ce qui fait dire à la Coface que, sur 1.600 entreprises tricolores sous LBO, 900 se trouvent dans une situation délicate et plusieurs dizaines en « zone rouge ».« La préparation des dossiers doit être plus professionnelle, très travaillée en amont, pour qu'ils aient une chance d'aboutir », reconnaît Mark Foulds. Est-ce pour autant la fin du LBO ? « Non, mais, pour le moment, il est clair que tous les acteurs sont tétanisés, personne ne bouge, reconnaît Olivier Deren, associé à la tête du private equity chez Paul Hastings. Très peu de choses vont se finaliser dans les prochaines semaines, mais, après, tout le monde va rebondir. Les liquidités confiées au private equity sont abondantes, et il faudra les investir. Seulement, les financements se négocieront différemment. Les acteurs réitèrent ce qu'ils avaient oublié de faire : s'attarder sur les fondamentaux économiques du deal. On va passer d'une approche à dominante financière à une approche entrepreneuriale, avec une prime aux entreprises qui ont de véritables potentialités de croissance. » « Les LBO existeront toujours, et ils ont encore de beaux jours devant eux, ajoute pour sa part Patrick Eisenchteter, partenaire chez Cognetas. Le LBO sera toujours un acteur central du redéploiement des entreprises. Ce sont juste les conditions qui vont changer pour revenir à ce qui se pratiquait, il y a quelques années. » Un retour vers des approches sans doute plus saines, après une période quelque peu boulimique, juste avant la crise financière. B. D. 900 entreprises sous LBO en France sur 1.600 sont, selon la Coface, entrées dans une « zone de haute surveillance », et plusieurs dizaines sont même en « alerte rouge ». Une situation qui pourrait durer deux années.
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