chronique des marchésLes grands pontes de l'économie comportementale l'ont démontré au fil de leurs observations : on éprouve souvent les pires difficultés à agir dans le sens de notre meilleur intérêt. Le roi du jeu, lui-même, n'a pas échappé à la règle. Peut-être trop habitué aux coups de poker gagnants, Isidore Partouche, fondateur du groupe éponyme, semble avoir surestimé ses chances de gain à une époque où tout lui souriait. L'histoire se déroule au printemps de l'année 2004. Le casinotier occupe, alors, depuis trois ans, la première place du secteur grâce à l'acquisition, pour la rondelette somme de 330 millions d'euros, de la Compagnie Européenne de Casinos, remportée au terme d'une féroce bataille livrée contre Accor Casinos. Le tout dans un environnement conjoncturel florissant. Là, deux fonds, Permira et Cinven, frappent à la porte de la Financière Partouche, qui détient 66,9 % du capital de la société, et lui proposent de racheter sa participation au prix de 18 euros par action. Mais, alors que les modalités de l'offre enthousiasment une majorité d'observateurs, le patriarche décline les avances des financiers. Rien ne paraît assez grand pour satisfaire sa gourmandise. Au point de rejeter les 21,5 euros par titre formulés par l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon deux ans plus tard. 23 euros et pas un centime de moins ! Entre-temps, la donne a changé. Le montant des prélèvements fiscaux sur les revenus des casinos s'est alourdi, et les Français ont déserté le terrain des bandits manchots, moins par contrainte de ne plus pouvoir fumer que par souci de ménager leur porte-monnaie face à la crise. Laissant, dans la foulée, Groupe Partouche seul face à ses dures réalités : une activité annuelle en berne (? 13,5 %), une dette imposante l'obligeant à brader ses actifs et un cours de Bourse de 2,60 euros, proche de la valeur du plus petit de ses jetons. fabio marquetty
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