Caramanlis s'efforce de ramener le calme en Grèce

Prévue de longue date, bien avant les émeutes des derniers jours, une grève générale de 24 heures a marqué hier une nouvelle étape de la grave crise économique et sociale que traverse la Grèce. La plupart des syndicats ont cependant annulé les manifestations de rue pour éviter les dérapages et les amalgames avec les affrontements violents entre les jeunes et les forces de l'ordre. En raison de la grève, le trafic aérien intérieur a été interrompu, les banques et les écoles sont restées fermées et les hôpitaux fonctionnaient en service restreint. Selon les syndicats, la mobilisation a été forte aussi bien dans le public que le privé. La grève générale a été notamment appelée contre la réforme des régimes de retraite. L'inquiétude est surtout grande dans le secteur public pléthorique. Les deux grandes centrales syndicales du pays ont par ailleurs réclamé « la convergence des salaires en Grèce avec ceux des autres pays de l'Union européenne » ainsi que des « fonds pour les secteurs de la santé et de l'enseignement ».Le Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, a tenté hier de reprendre la main. Il a annoncé des mesures pour l'indemnisation de centaines d'entreprises endommagées pendant les affrontements survenus à Athènes et dans d'autres grandes villes après la mort d'un adolescent tué samedi par la police. Des subventions de 10.000 à 200.000 euros seront octroyées aux entreprises touchées par les incidents. Selon une première estimation de la chambre de commerce et d'industrie d'Athènes, les dégâts occasionnés à 435 entreprises et commerces sont évalués à 50 millions d'euros. Costas Caramanlis multiplie par ailleurs les appels à l'unité nationale, sans convaincre l'opposition qui réclame des élections anticipées. éNORME déficit de confiance Le chef de l'opposition socialiste, Georges Papandréou, était monté au créneau dès mardi matin en demandant le recours « au verdict populaire » pour résoudre la crise. Les efforts du gouvernement conservateur n'ont pas produit les résultats escomptés, selon des analystes politiques et plusieurs médias. Costas Caramanlis « perd de tous les côtés », affirme-t-on. Les actions de son gouvernement pour sortir de la crise sont critiquées tant par la gauche que la droite, et la majorité de la population le rejette pour la manière dont sont menées les opérations policières. Bref, Caramanlis souffre d'un énorme déficit de confiance.La crise en Grèce est suivie de près en France. Elle a été évoquée hier au Conseil des ministres. Dans l'entourage de François Fillon on observe qu'en France aussi « les gens ont le sentiment d'une paupérisation globale ». Avec un tel sentiment, « l'idée de la révolte peut venir assez vite ». M. D. ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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