La Chine soutient l'Amérique

chronique des marchésLa Chine ne laisse pas tomber l'Amérique. Mieux?: elle renforce son pacte faustien avec elle. C'est ce qui ressort d'une note confidentielle de l'économiste Richard Katz. Beaucoup craignent que l'empire du Milieu, premier détenteur étranger de bons du Trésor américain, consacre ses moyens à des plans de relance internes au détriment des États-Unis, leur refusant le carburant nécessaire à relancer leur économie. Lors d'une récente interview au « Financial Times », le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a prévenu?: « Pour ce qui est de nos achats futurs de bons du Trésor, nous devons réfléchir aux besoins propres à la Chine et à la manière de conserver au mieux la valeur de nos réserves de change. » Ces craintes sont identiques à celles qui planaient sur le poids du Japon dans la dette américaine au début des années 90. Et elles sont tout aussi infondées, explique Richard Katz. Se désolidariser des États-Unis, « c'est, pour ces deux pays, se tirer une balle dans le pied », résume l'économiste. Pourquoi?? La Chine vit de l'étranger, ce qui se reflète dans ce qu'elle appelle les « excédents jumeaux » de sa balance commerciale et de celle de ses paiements. C'est la demande extérieure, surtout américaine, qui tracte son économie, et ce sont les investissements directs étrangers qui financent ses usines. Et cette demande est elle-même financée en partie par la Chine?: entre 2000 et aujourd'hui, le « montant chinois » de la dette américaine est passée de 92 à 1.000 milliards (à peine 3 % du total de la dette américaine, relève Katz). Depuis le début de la crise, la tendance s'accentue?: « Entre août et octobre (dernières données disponibles), la Chine a augmenté de 25 % ses actifs en bons du Trésor américains », relève Richard Katz. Il y a une dernière raison, fondamentale, à la fidélité de la Chine au papier américain?: en maintenant, pour des raisons politiques, la non-convertibilité du yuan, la Chine ne peut placer ses réserves de change que de façon limitée. régis arnaud, àtokyoC'est la demande extérieure, surtout américaine, qui tracte son économie et ce sont les investissements directs étrangers qui financent ses usines.
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