L'immobilier d'entreprise en plein désarroi

Quelqu'un sait-il où on en est ? » : les thèmes abordés à Cannes, au Marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim), reflètent le désarroi du secteur. Les promoteurs de Dubaï, très actifs en 2008, sont absents cette année. L'Amérique du Nord (? 74 %) a été, en 2008, la zone la plus affectée par la chute du volume d'investissements immobiliers. L'Europe de l'Ouest a aussi été très touchée (? 61 %) et pourrait à nouveau reculer de 20 % en 2009. Car le crédit manque cruellement. « Tant que la crise de liquidité ne sera pas résolue, l'investissement ne retrouvera pas un volume significatif », note Philippe Zivkovic, PDG de BNP Paribas Immobilier. Or, « la crise financière n'est pas derrière nous, prévient Mathilde Lemoine, directrice des études économiques chez HSBC. 65 % des 112 banques européennes prévoient une poursuite du resserrement du crédit ».S'il a moins souffert que Londres, le marché francilien « se prépare à dix-huit mois difficiles. Le point bas n'a pas été atteint, l'immobilier réagissant avec retard par rapport à la Bourse », note un investisseur. « Le volume d'investissement en France va chuter de 20 % cette année, mais le second semestre pourrait être mieux orienté, estime Benoît du Passage, PDG de Jones Lang Lasalle France. Les taux de rendement ont crû de 1,5 point, la correction des valeurs a donc déjà atteint 25 %. En outre, certains locataires restant très bien notés, les investissements sur les immeubles loués vont reprendre. Mais la construction ?en blanc? [sans locataires identifiés, Ndlr], la plus risquée, est à l'arrêt. » Plusieurs projets de tours à La Défense risquent donc d'être décalés. Pour sa part, le promoteur russe Hermitage a affirmé hier qu'un pool de banque financera sa tour de 323 mètres, présentée hier, déssinée par l'architecte Norman Foster.suroffreLe marché locatif va lui aussi souffrir, d'autant que la première et la deuxième couronne franciliennes connaissent une suroffre de bureaux neufs. La demande placée auprès d'entreprises locataires en Ile-de-France pourrait tomber entre 1,5 et 1,8 million de m2 contre 2,4 millions en 2008. Les loyers risquent de chuter de 10 % à 15 %. Et le « triangle d'or » des 8e et 16e arrondissements ne sera pas épargné.Sophie Sanchez
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