L'allemand Continental ferme son usine française de Clairoix

Touché par la crise, empêtré dans son rachat par le groupe Schaeffler incapable de financer son acquisition, Continental se porte mal. Il a ainsi annoncé hier la fermeture de deux sites de production, à Clairoix (Oise) qui emploie 1.120 personnes et Hanovre (Allemagne) où 780 personnes sont touchées. La production sur le site slovaque de Puchov sera en outre réduite de 20 %.« Il n'y a malheureusement pas d'alternative », explique Hans-Joachim Nikolin, membre du directoire en charge de l'activité de pneumatiques, dans un communiqué. En cause, selon l'équipementier et manufacturier allemand : la chute brutale de la demande en Europe, de plus de 30 % sur les deux premiers mois de l'année pour les pneus de première monte (ventes directes aux constructeurs) destinés aux voitures particulières. Continental évalue en conséquence ses surcapacités de production européenne à 15 millions de pneus pour voitures et 1,7 million d'enveloppes pour véhicules utilitaires.Clairoix (Oise) affiche « les coûts de production de pneus de tourisme les plus élevés en Europe », soulignait hier à « La Tribune » Bernhard Trilken, responsable industriel de la division pneumatiques de tourisme du groupe, qui a informé les représentants syndicaux de Continental France, puis l'ensemble des salariés de Clairoix. Continental possède huit usines en Europe, dont deux (l'une en République tchèque et l'autre à Aachen en Allemagne) présentent, selon la direction, le même niveau de complexité que Clairoix. Les coûts du site picard sont « de 13 % supérieurs à ceux de l'usine de Sarreguemines », précise Bernhard Trilken.La production sera arrêtée le 31 mars 2010. À terme, ne resteront à Clairoix que des activités de marketing et de distribution, qui emploient 175 personnes.Les prévisions de production pour 2009 de l'usine de Clairoix n'en finissaient pas d'être revues à la baisse ces dernières semaines. Fin 2008, la direction du site avait annoncé un volume de 6 millions de pneus (contre 7 millions en 2008) à produire en 2009. En janvier, la barre redescendait à 5,7 millions, puis début mars à 5,1 millions, selon Louis Forzy, directeur du site. Ce dernier avait du coup indiqué en début de mois que Continental étudiait « tous les scénarios » pour répondre à une « crise profonde » dans l'industrie du pneumatique.Les syndicats sont sous le choc. Luc Chatel, secrétaire d'État à l'Industrie, a aussitôt indiqué : « Le site de Clairoix avait eu l'occasion d'entamer une négociation entre les salariés et la direction il y a trois ans sur le temps de travail. Un engagement avait été pris : l'augmentation du temps de travail contre l'emploi. Tout retour sur cet accord (peut) être considéré par les salariés comme une trahison. »Alain-Gabriel Verdevoye, avec Claire Garnier à Clairoix
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