Il est rare qu'Alten déçoive. Le groupe de conseil en recherche-développement (R&D) dépasse normalement les objectifs financiers ? peu ambitieux ? qu'il communique au marché. En 2008, son exposition dans l'industrie automobile, dont il tire 21 % de son chiffre d'affaires, a eu raison de cet usage. Sur l'année, Alten a tout juste annoncé hier une marge opérationnelle courante dans le bas de la fourchette de ses objectifs, reculant de 12,1 % à 11,5 %. Le groupe a expliqué cet effritement notamment par la légère baisse du taux d'utilisation de ses consultants. Son résultat net s'est inscrit en hausse de 27 %, à 54,5 millions d'euros, globalement en ligne avec les attentes. Son chiffre d'affaires, déjà publié, avait progressé de 20,7 %, à 846,3 millions d'euros. pressions des clientsMais le marché, qui a sanctionné le titre en Bourse hier (- 12,16 %, à 10 euros), s'inquiète surtout de l'exercice 2009. Le ralentissement d'activité, qui avait démarré au quatrième trimestre, s'est accentué au début de cette année. Alten n'a pas réitéré sa prévision précédente, faite début février, de dégager une marge à deux chiffres en 2009, indiquant juste tabler sur un taux « satisfaisant ».Les équipes d'Alten font partie de ces sous-traitants dont les groupes en difficulté limitent l'utilisation. Renault par exemple, qui représente quelque 6 % des ventes d'Alten, a subitement mis fin aux missions de 300 des 560 consultants qu'il employait. Pour Alten, qui place ses ingénieurs au sein des équipes R&D de ses clients, 60 % à 70 % des coûts proviennent de la masse salariale. Entre deux contrats, le salaire d'un consultant dont les journées ne sont pas facturées à un client, pèse directement sur la rentabilité. Sans compter que les pressions des clients sur les prix, traditionnelles dans ce métier, pourraient s'intensifier compte tenu du contexte. O. H.

latribune.fr

24 Mars 2009, 1:29

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