cite>Carrefour, qui présente ses résultats annuels ce matin, affiche un parcours boursier moins flatteur que celui de Casino depuis janvier. L'action du géant français, numéro deux mondial de la distribution, fléchit de près de 10 %, quand le titre Casino recule de 7 % seulement. Sur le front de la valorisation aussi, l'avantage va désormais au groupe stéphanois. Ce dernier se paie en Bourse 10,5 fois le bénéfice net par action estimé pour 2009, selon les données de l'agence Bloomberg. Carrefour, lui, se traite sur la base d'un multiple limité à 9,5.Les investisseurs ont fini par récompenser les efforts de désendettement de Casino, dont le bilan a bridé le cours de Bourse durant plusieurs années. Lors de la présentation de ses comptes 2008, le 5 mars, le distributeur stéphanois a annoncé un nouveau programme de cessions d'actifs, d'un montant de 1 milliard d'euros, destiné à alléger encore son endettement. Un endettement financier net qui n'excédait pas 69 % des capitaux propres fin 2008, alors que le « gearing » de Carrefour atteignait 96,9 % au 30 juin dernier.modèle mieux appropriéSi Casino bénéficie à présent d'une prime boursière par rapport à Carrefour, c'est également parce que son modèle économique est mieux approprié à la conjoncture économique actuelle. Contraints de se serrer la ceinture, les consommateurs lèvent le pied sur les dépenses dites superflues. Un bon point pour Casino, moins exposé que son rival au non-alimentaire. Atout supplémentaire, Casino a mis l'accent sur le redressement de son enseigne de discount Leader Price. Une initiative heureuse, à l'heure où les ménages recherchent les prix les plus bas. Le redressement a également porté sur l'enseigne de proximité Franprix, un format qui séduit un nombre croissant de Français, au détriment des hypermarchés, talon d'Achille de Carrefour. Enfin, si Casino réalise l'essentiel de ses ventes en France, le groupe est présent à l'étranger sur des marchés où la croissance demeure solide, comme le Brésil. à la différence de Carrefour, très dépendant de pays européens matures.Ce dernier peut espérer un début de revalorisation boursière si son nouveau patron, Lars Olofsson, réussit ce matin son baptême du feu devant les analystes financiers, en leur présentant les premiers éléments de sa stratégie. Quant aux résultats 2008, ces mêmes analystes espèrent, selon le consensus élaboré par l'agence Reuters, une hausse de 2,1 % du bénéfice d'exploitation, à 3,36 milliards d'euros. Un bénéfice qui a grimpé de 7,3 % chez Casino. Christine Lejoux

latribune.fr

24 Mars 2009, 1:31

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