La Chine soutient à bout de bras le marché du cuivre

En pleine crise économique, la Chine n'a jamais importé autant de cuivre ! Sur le mois de février, le pays a battu un record : 330.000 tonnes de cuivre sont entrées dans ses ports, contre seulement 232.700 tonnes en janvier. Cette subite soif de cuivre, un métal très utilisé dans la construction, notamment pour les installations électriques, n'est toutefois pas directement liée à une frénésie de nouveaux chantiers. Le principal acheteur de cuivre serait en effet le SRB (China State Reserve Bureau), occupé à constituer des stocks de matières premières pour profiter des prix déprimés. De l'avis d'UBS ou de Barclays, l'organisme soutient à bout de bras la résistance relative des prix des métaux de base, qui ont effectivement interrompu leur dégringolade. Après une chute de 45 % sur 2008, les cours du cuivre affichent en effet un regain de près de 18 % depuis début 2009 : le contrat à 3 mois cotait 3.632 dollars la tonne, hier, au LME. Sur l'aluminium, un autre minerai dont la demande s'avère totalement anéantie par la crise, les prix restent plus fermes en Chine qu'au Royaume-Uni, alors que l'offre d'aluminium est nettement supérieure à la demande dans le pays. Le Shanghai Metal Exchange anticipe en effet de nouveaux achats de la part du SRB. Les spécialistes ne se réjouissent donc pas tant que ça. l'écart de prix se réduit« L'envolée des importations chinoises de cuivre en février est liée à des arbitrages entre les marchés chinois et britanniques. Les prix du cuivre en Chine, sur le Shanghai Metal Exchange, étaient en effet supérieurs à ceux du London Metal Exchange, en raison d'un effet rareté relativement artificiel en Asie », explique un spécialiste. L'écart de prix s'est depuis résorbé, passant de 2.000 à 400 yuans entre janvier et mars. Plusieurs sites de transformation de cuivre ont dû être fermés dans l'empire du Milieu, à la fois pour les moderniser, et à l'occasion du Nouvel An chinois. Or le pays reste le premier consommateur de cuivre au monde, et a donc eu recours aux importations pour satisfaire la demande. Malgré l'aspect quelque peu artificiel du plan de relance chinois, les signaux devraient repasser au vert à moyen terme sur le cuivre. Car les différents plans de relance devraient s'avérer gourmands en cuivre, nombre d'entre eux comprenant des constructions de chemin de fer notamment. Or, face à la croissance attendue de la demande, l'offre devrait au contraire se restreindre à moyen terme. Ainsi le Chili, premier pays producteur, devrait voir sa production fléchir de 30.000 tonnes sur 2009.
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