La Grande-Bretagne revoit à la baisse la copie du G20

Londres est-il en train de revoir à la baisse ses attentes pour le G20 ? Alistair Darling, le ministre britannique de l'Économie, qui reçoit les ministres des Finances du G20 ce week-end, a fait preuve hier d'une étonnante prudence, estimant que le sommet du 2 avril à Londres « ne sera qu'une étape » dans la réforme de la finance internationale. « J'ai commencé à travailler sur ce dossier en janvier, nous allons faire des progrès ce week-end et encore plus lors de la réunion d'avril. Mais la Grande-Bretagne a la présidence du G20 pour toute l'année et d'autres actions seront nécessaires. Il y a par exemple un G20 des ministres des Finances qui est prévu en novembre. » Alistair Darling ajoute qu'il n'attend de la réunion du 2 avril qu'un « communiqué multilatéral que nous signerons tous ». À seulement trois semaines de la réunion de Londres, la prudence britannique s'explique probablement par l'émergence de certaines fractures internationales. D'un côté, les Américains poussent pour que le G20 se mette d'accord sur un plan de relance économique supplémentaire. De l'autre, l'Europe préfère s'attaquer à la régulation financière internationale et à la rémunération des banquiers. Au milieu, la Grande-Bretagne cherche à jouer un rôle de médiateur. « Un stimulus fiscal est important, mais cela va main dans la main avec un nettoyage des banques et de la régulation », estime Alistair Darling.points de convergenceMais la Grande-Bretagne elle-même, malgré sa supposée « relation spéciale » avec les États-Unis, semble avoir des difficultés à se faire entendre par Washington. Gus O'Donnell, un très haut fonctionnaire qui connaît pourtant bien Tim Geithner, le secrétaire américain au Trésor, a même avoué récemment qu'il était très difficile de joindre les responsables américains. « Il n'y a personne là-bas, vous n'avez pas la moindre idée à quel point c'est difficile », a-t-il déclaré lors d'une conférence de la fonction publique britannique.Si un grand big-bang de la finance internationale semble donc de plus en plus improbable, quelques points de convergence émergent cependant. Le premier est la hausse des réserves du FMI, « qui a besoin de pouvoir intervenir plus vite », estime Alistair Darling. L'objectif de les doubler de 250 à 500 milliards de dollars ne sera peut-être pas atteint, mais un geste apparaît probable.Des progrès semblent également en cours dans la lutte contre les paradis fiscaux. « Ceux-ci doivent devenir beaucoup plus ouverts que par le passé, estime le chancelier de l'Échiquier. Il est évident qu'il faut agir. » Mais la forme exacte que prendra cette action reste très peu claire? Enfin, Alistair Darling emploie un ton relativement virulent contre les hedge funds, dont Londres est pourtant l'un des principaux centres : « Il faut beaucoup, beaucoup plus de surveillance. » Mais là encore, les détails manquent. Les ministres des Finances du G20 auront du travail ce week-end? n
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