Guerre de positions sur la réforme de RFI

La grève pour une durée indéterminée commence aujourd'hui à Radio France International. Votée à une large majorité hier à l'issue d'une assemblée générale, elle dénonce une nouvelle fois le projet de plan de modernisation comprenant 206 suppressions d'emplois sur 1.100 salariés, ainsi que l'arrêt de la diffusion de six langues (allemand, albanais, polonais, serbo-croate, turc et laotien),Depuis son annonce le 15 janvier dernier par Alain de Pouzilhac, PDG de RFI, les salariés ne décolèrent pas. Avec l'intersyndicale (FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT), ils ont lancé toutes les contre-offensives possibles pour obtenir une marche arrière de la direction : manifestations, appel au président Nicolas Sarkozy, etc. Après trois référés en justice tous déboutés, ils viennent d'avoir gain de cause en appel sur leur premier référé. Une première victoire qui leur permet d'obtenir davantage d'informations sur la place de RFI au sein du holding Audiovisuel extérieur de la France (TV5 Monde, France 24 et RFI), également présidé par Alain de Pouzilhac. Cela permettrait aussi de repousser la consultation du comité d'entreprise prévue le 20 mai, étape préalable à la mise en ?uvre du plan de restructuration.nouveau recours Tout est bon dans cette guerre d'usure alors que le besoin de moderniser RFI ne date pas d'hier. Plusieurs rapports ont pointé du doigt cette nécessité mais les mesures ont toujours été repoussées au lendemain. Alain de Pouzilhac a récemment justifié : « TV5 Monde n'est pas en déficit, France 24 non plus, je ne vois pas pourquoi RFI le serait. »Sur la base d'un rapport demandé par le comité d'entreprise au cabinet d'expert-comptable INA, les élus préparent un nouveau recours auprès de la justice. Le rapport met en doute certains arguments de la direction. Alors que l'État a recapitalisé en février la station à hauteur de 16,9 millions d'euros, représentant le déficit cumulé de RFI sur les trois dernières années, le rapport affirme que la situation de RFI « n'a rien d'alarmant ». D'autant qu'entre 2004 et 2008, l'augmentation des recettes publiques de RFI a été de 3,4 %, alors qu'elle était de 11,9 % en moyenne dans l'audiovisuel public, souligne-t-il encore. « Si l'État sous-finance RFI, il ne peut pas invoquer par la suite la mauvaise santé économique de la station ! » s'insurge Maria Afonso, secrétaire du CE. Pour la direction, l'expertise est jugée « non objective ».Cécile BarbièreMarta NASCIMENTO/REA
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