HSBC très prudente malgré un début d'année en progrès

Les problèmes sont encore loin d'être surmontés. C'est en résumé le message envoyé hier par HSBC, dans ses résultats du premier trimestre. Le géant bancaire britannique, qui ne dévoile pas de chiffres précis mais simplement des tendances, a réalisé un bénéfice avant impôts « inférieur » à celui du premier trimestre 2008, mais « significativement supérieur » à celui du quatrième trimestre. Les difficultés viennent encore et toujours des États-Unis, où HSBC est en train de fermer définitivement ses opérations de crédit aux particuliers. Son portefeuille de 100 milliards de dollars de prêts est progressivement en train d'être clôturé, mais cela prend du temps : sur l'ensemble du premier trimestre, seuls 4 % ont été fermés. Pendant ce temps, HSBC doit essuyer d'importantes provisions pour créances douteuses : 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) au premier trimestre uniquement pour cette branche, ce qui est cependant 600 millions de moins qu'au quatrième trimestre.Le pire serait-il passé aux États-Unis ? « C'est trop tôt pour le dire, répond Stephen Green, le président de HSBC. Les remboursements des dettes sont toujours meilleurs au premier qu'au quatrième trimestre, parce que les gens ont reçu leurs allocations fiscales. » Il faut aussi souligner l'inquiétante augmentation des provisions pour créances douteuses au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Inde.Mais HSBC, qui vient de conclure une augmentation de capital géante de 17,8 milliards de dollars (13,1 milliards d'euros), se rassure en soulignant que ses affaires asiatiques viennent partiellement compenser ses problèmes américains. La région reste la plus dynamique de la banque et est « au c?ur de sa profitabilit頻.Comme les autres établissements britanniques, HSBC a aussi bénéficié d'un excellent trimestre dans sa banque d'investissement, réalisant même un bénéfice record. Cette performance « a continué en avril », précise la banque. Ces bons résultats proviennent en grande partie des transactions sur les devises et les taux d'intérêt.au creux du cycleMais les analystes ont réagi de façon relativement négative. « Les résultats sont horribles, estime Simon Willis, analyste à NCB Stockbrokers. Les États-Unis paraissent bien pires qu'attendu. Et HSBC demeure très prudente et estime qu'il y a un appétit limité à travers le monde pour les emprunts. » Leigh Goodwin, analyste à Fox-Pitt Kelton, ajoute que « HSBC est probablement au creux du cycle », précisant cependant que la banque est la moins risquée des principaux établissements.Stephen Green a d'ailleurs choisi un langage très prudent. « Les mesures politiques coordonnées prises par les gouvernements dans les derniers mois de 2008 ont eu un certain succès, réduisant les niveaux de stress extrême des marchés financiers et de crédits. Néanmoins, la dislocation du système financier s'est étendue au reste de l'économie, provoquant une forte contraction de la demande. L'avenir économique reste hautement incertain. » HSBC ? et les autres banques ? n'ont pas fini de souffrir. n
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