Carrefour pris dans la tourmente

DistributionLe titre Carrefour a été hier fort malmené. Des rumeurs de lancement imminent d'alerte sur résultats ont couru toute la journée. À la clôture, l'action affichait un recul de 3,67 %, à 29,78 euros. « Le marché est très nerveux », juge une analyste financière. Deux mois après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en baisse pour la première fois depuis six ans, plusieurs raisons expliquent cette agitation.Carrefour paye la publication d'indices de la consommation des ménages en Europe fort inquiétants. C'est le cas d'abord en France, où Carrefour réalise 44 % de son chiffre d'affaires et 46 % de son résultat opérationnel. La fréquentation des centres commerciaux a reculé de 8,4 % en mai par rapport au même mois de 2008, selon le Conseil national des centres commerciaux (CNCC). « Force est de constater que la consommation du premier semestre 2009 reste à un niveau très bas et qu'aucun signe d'amélioration n'a été perceptible en mai », juge-t-il. Avec les départs en week-ends prolongés, les Français ont boudé les centres commerciaux. Et la météo automnale de début juin ne les a pas davantage incités à faire du shopping. Carrefour n'est pas passé à travers les gouttes. Pour preuve : l'enseigne ne distribuera pas d'intéressement à ses salariés au titre du premier semestre 2009, selon une source syndicale.guerre des prixL'Espagne inquiète aussi. Les prix y ont chuté de 0,9 % en mai. Le risque de déflation couve. Et, dans un pays où le taux de chômage a atteint 17,3 % en mai, les consommateurs se serrent la ceinture. À tel point que les hypermarchés se livrent une guerre sans précédent. Après Carrefour et Mercadona, c'est au tour d'Eroski de baisser ses prix de 30 %. « Or l'Espagne est le deuxième marché de Carrefour », rappelle un analyste. Et elle contribue pour près de 20 % à ses résultats.La nervosité du marché tient aussi aux rendez-vous de juin. Le 23, Lars Olofsson, directeur général depuis le 1er janvier, dévoilera sa stratégie à ses 500 cadres réunis en convention annuelle, tout juste une semaine avant de faire de même à Paris devant les analystes financiers.Juliette Garnie
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.