en bref

Contre une Europe désarméeLes partisans d'une Europe de la défense forte se font rares. Le président du Conseil économique de la défense (CED), Philippe Esper, en est un. Dans un ouvrage collectif qu'il a initié, « EuroDéfense, pour une relance d'une Europe de la défense », Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique, Bernard Bigot, administrateur du Commissariat à l'énergie atomique, Michel Scheller, président de l'Association aéronautique et astronautique de France, et Yves-Thibault de Silguy, président de Vinci, défendent l'idée d'une Europe capable de jouer encore en 2025 dans la cour des grands. Et ce, face à la montée en puissance de la Chine, de l'Inde et du Brésil. Pour enrayer le déclin du Vieux Continent, qui semble acté, notamment par les États-Unis, ils encouragent une initiative politique sur l'Europe de la défense. « Il appartient à la France d'engager, au sein d'un groupe de pays, qui le veulent et qui le peuvent, une réflexion constructive sur un projet de sécurité et de défense, en s'inspirant de l'exemple de l'euro. » Une façon de se payer à plusieurs une assurance-vie contre les futures menaces mondiales. M. C.« EuroDéfense, pour une relance d'une Europe de la défense », par Christian de Boissieu, Bernard Bigot, Michel Scheller, Yves-Thibault de Silguy et Philippe Esper. éditions Unicomm (215 pages, 20 euros).Le mécénat à l'âge de raison« Écran de fumée », « message hypocrite », « caprice de patron »? Même si les leaders d'opinion sont de moins en moins nombreux à porter un regard critique sur les actions de mécénat des entreprises, le journaliste Nicolas Simon et Marianne Eschet, délégué générale de l'Admical, l'association qui regroupe les entreprises mécènes en France, publient « le Mécénat, valeur actuelle » pour leur répondre. Plus qu'un plaidoyer pro domo, l'ouvrage, bien documenté, donne la mesure d'un phénomène qui a survécu aux crises économiques depuis son émergence en France voici trente ans. Le mécénat a changé, dans ses champs d'actions comme dans ses intentions. Il engage davantage ses acteurs que par le passé. Il mobilise aussi plus largement à l'intérieur même des entreprises qui ne veulent pas se contenter d'apporter leur contribution financière à des causes d'intérêt général. La démonstration est probante. Elle devrait convaincre ceux qui hésitent encore à se lancer dans un investissement dont le rendement ne se mesure pas aux euros dégagés mais aux heureux engagés. P. K.« Le Mécénat, valeur actuelle », par Nicolas Simon et Marianne Eshet. éditions Gallimard (207 pages, 35 euros).Le paradoxe de MarxLa prévision est un art difficile. Dans « le Cauchemar de Marx », le philosophe Denis Collin montre combien l'auteur du « Capital » avait bien anticipé, à partir de la critique radicale de ce mode de production au XIXe siècle en Occident, ce qu'est devenu le capitalisme aujourd'hui : géographiquement mondialisé, hyperdéveloppé technologiquement et massivement financier. Malgré cette lucidité, Marx s'est fourvoyé quand il prophétisait l'écroulement de ce capitalisme en raison de ses contradictions internes. C'est bien le contraire qui s'est produit, comme le montre Denis Collin, en revisitant lucidement l'histoire de ces quelque cent dernières années. Pour autant, l'émancipation et la liberté des hommes restent d'actualité, et les formes politiques qu'elles doivent prendre sont toujours à inventer. Denis Collin ouvre quelques pistes originales à explorer. R. Ju.« Le Cauchemar de Marx », par Denis Collin. éditions Max Milo (320 pages, 24,90 euros).
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