Santander annonce une massive augmentation de capital

Le Banco Santander (BS) a beau mieux résister que la plupart de ses grands rivaux européens à la crise financière internationale, il n'en éprouve pas moins, lui aussi, le besoin d'accroître sa capitalisation. Aussi a-t-il annoncé lundi une grande augmentation de capital de 7,2 milliards d'euros, un chiffre appréciable pour une banque dont la capitalisation boursière actuelle avoisine les 50 milliards.L'opération, qui débutera demain et sera close le 27 novembre, inclut un droit de souscription préférentiel pour les actionnaires actuels, qu'il s'agit d'appâter avec des conditions particulièrement avantageuses : ils bénéficieront d'un prix inférieur de 43 % à celui de la clôture de lundi qui était de 7,92 euros (les acheteurs qui ne sont pas actionnaires devront, eux, négocier sur le marché l'acquisition de droits de souscription).L'annonce de l'opération n'en a pas moins été mal accueillie par les investisseurs, qui appréhendent l'effet de dilution sur les titres existants de cette injection massive de nouvelles actions. Une crainte que le groupe a tenté d'apaiser en affirmant que le dividende par action en 2009 sera semblable à celui de 2008, grâce à l'augmentation, non pas du taux de distribution, mais du bénéfice net lui-même, que le BS espère porter cette année, pour la première fois de son histoire, au niveau record de 10 milliards d'euros.Bien que démentie de manière réitérée ces derniers temps par les responsables du groupe, l'augmentation de capital était d'autant plus prévisible que le BS s'est livré à une politique d'acquisitions très active : en cinq mois, il a acquis Alliance & Leicester et une partie de Bradford & Bingley en Grande-Bretagne, et annoncé une OPA sur les 75 % qu'il ne contrôle pas encore de l'américaine Sovereign Bank. Après ces prodigalités il s'agit aujourd'hui, selon le BS, de renforcer le ratio de « core capital », en le portant des 6,31 % actuels à 7 %. Au siège du groupe, on fait valoir que, dans le contexte de crise actuelle, les marchés, à l'heure d'analyser la situation des banques, n'ont d'yeux que pour leur niveau de capitalisation, et que leurs exigences en la matière, en outre, sont désormais plus élevées. On souligne que les principaux concurrents européens du BS se sont recapitalisés récemment, la plupart d'entre eux grâce à l'appui des deniers publics. Le Banco Santander, quant à lui, a voulu démontrer qu'il était à même, face à cette situation qui selon lui dénature la concurrence, de faire face en faisant appel à ses propres actionnaires.UN bémolReste à voir quelle sera la réponse de ces derniers, auxquels la plupart des analystes recommandent d'accepter l'opération. Dans un contexte difficile, le BS peut se targuer d'avoir accru son bénéfice net, entre janvier et septembre, de 5,5 %, et même de 15 % hors éléments extraordinaires. Seul bémol : le taux de créances douteuses et des impayés, qui reste certes modéré, mais croît rapidement : en un an, il est passé de 0,89 % à 1,63 %, tandis que son taux de couverture se réduisait de 158 % à 104 %.
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