PS : Royal aux portes de la candidature

Après son «??meeting-concert?» du 27 septembre au Zénith, ses adversaires avaient raillé la forme en ne voulant pas entendre le fond. Et notamment cette phrase empruntée à Cyrano de Bergerac? : « On n'abdique pas l'honneur d'être une cible ». Aujourd'hui, Ségolène Royal s'apprête à déclarer sa candidature à la tête du Parti socialiste. Des proches de l'ex-candidate à la présidentielle l'ont laissé entendre hier. Ségolène Royal, qui doit dévoiler dans la journée ses propositions sur la « gouvernance » du parti, n'a rien confirmé. Mais l'offensive est imminente. Il s'agit de priver d'oxygène un éventuel front « TSS, tout sauf Ségolène ». Le 6 novembre, les militants PS ont placé largement en tête la motion défendue par la présidente de Poitou-Charentes. S'estimant dès lors « légitime » à diriger le parti, Ségolène Royal s'est employée dans un premier temps à convaincre les patrons des grosses fédérations, riches réserves en voix. Le Lyonnais Gérard Collomb et le Marseillais Jean-Noël Guérini ne voulaient pas entendre parler d'un « présidentiable » à la tête du PS. C'est pour les gagner à sa cause que Ségolène Royal avait mis sa candidature au « Frigidaire » à la mi-septembre. Ils ont finalement levé leurs objections. véritable enjeu Pour tenter d'amadouer Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon, chefs de file des trois autres « grandes motions », Ségolène Royal leur a fait remettre un document, qui clarifie notamment le point litigieux des alliances électorales avec le centre, dans la perspective de la présidentielle de 2012, véritable enjeu du congrès de Reims. Le texte rappelle le credo socialiste, selon lequel il faut d'abord «?rassembler la gauche, toute la gauche », avant de s'adresser « à toutes les forces susceptibles de se reconnaître dans le projet socialiste, pour battre la droite ». Cette activité diplomatique suffira-t-elle pour bloquer la constitution d'une alliance wanti-Royal ? Rien n'est moins sûr. Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS, est toujours candidat au poste de premier secrétaire. Il pourrait s'effacer devant Martine Aubry, poussée par un axe Fabius-Strauss-Kahn-Delanoë-Jospin. Mais cette coalition apparaîtrait comme l'émanation du « vieux parti » face à Ségolène Royal et nul ne sait comment les militants du PS, fatigués par la guerre des chefs, réagiraient lors du vote sur le premier secrétaire, le 20 novembre. Le camp Delanoë est de plus menacé d'éclatement, plusieurs proches de François Hollande ayant annoncé leur intention de choisir Ségolène Royal en cas de constitution d'un front du refus. HELENE FONTANAUD
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