GM et Chrysler travaillent sur leur plan de relance

Nous avons demandé 7 milliards de dollars de prêts. Nous avons déjà reçu 4 milliards. Le 17 février, nous devons présenter un plan de redressement intérimaire, qui sera finalisé et soumis [aux pouvoirs publics] au plus tard le 31 mars », explique le PDG de Chrysler, Bob Nardelli, qui espère toucher les 3 milliards restants à cette échéance. « Nous ne demandons pas plus », précise le patron du constructeur à court de liquidités.Le patron de GM, Rick Wagoner, reconnaît que, avant d'obtenir le feu vert et l'argent, « il faudra négocier dur avec le syndicat UAW » pour présenter des mesures de redressement crédibles. « Il faut réduire le différentiel du coût du travail entre GM et les constructeurs japonais. » Le PDG estime cependant que les coûts salariaux aux États-Unis sont déjà passés, pour le constructeur, « de 18 milliards de dollars en 2003 à 10 milliards en 2008 » grâce aux accords sur les retraites et l'assurance-maladie. « Nous espérons les réduire encore à 4-5 milliards d'ici à 2012. » De son côté, le PDG de GM Europe, Carl-Peter Forster, précise : « Nous avons aussi approché le gouvernement allemand afin qu'il nous donne des garanties pour emprunter. »situation très précaireLes crédits tant convoités suffiront-ils ? Bob Nardelli reconnaît les faiblesses de Chrysler : manque de petites voitures dans la gamme ; qualité à améliorer ; internationalisation dérisoire. Chrysler assure avoir déjà réalisé un gros travail de restructuration, « avec une diminution de nos capacités de production de 30 % ». Mais la situation n'en reste pas moins extrêmement précaire. Pour séduire les clients, Chrysler et GM tablent sur leurs nouveaux modèles. Mais ceux-là ne sont guère nombreux et ne représentent pas une franche rupture avec les produits antérieurs. Les deux constructeurs parient donc sur une fuite en avant technologique avec un engouement pour les modèles électriques. Histoire de contenter le Congrès, sensible aux économies d'énergie. GM fait ainsi de sa future Volt révolutionnaire « une priorit頻. Le hic, c'est que ces technologies encore tâtonnantes n'en sont même pas au stade de l'industrialisation. Pis : Rick Wagoner reconnaît que sa Volt attendue pour novembre 2010 ? suivie d'une version européenne en 2011 ? « ne rapportera pas d'argent tout de suite ». Un bel euphémisme. Et encore faudra-t-il la vendre, à un prix estimé à 40.000 dollars, ce qui est très élevé aux États-Unis pour un modèle compact. Les experts sont sceptiques.Alain-Gabriel Verdevoye,à Detroit
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