L'ouverture du marché des jeux en ligne, prévue début 2010, intéresse les chaînes de télévision. À commencer par Eurosport, filiale de TF1. La chaîne sportive a discrètement créé l'an dernier une société baptisée SPS Betting. C'est une filiale commune avec le fonds Serendipity, détenu par Bouygues et Artémis (société de la famille Pinault). SPS développe sa propre plate-forme de paris sportifs, et a embauché pour cela une quinzaine de personnes, essentiellement des ingénieurs, installés rue Pierre-Charron, dans le VIIIe arrondissement de Paris.En attendant de postuler à une licence en France, elle en aurait d'ores et déjà demandé une à Aurigny, petite île anglo-normande qui distribue à tour de bras ce type de licence. Société anonyme au capital de 50.000 euros, SPS est dirigée par Olivier Ou- Ramdane. Cet ingénieur des Mines, diplômé de Normale sup, a été conseiller ministériel, d'abord chargé du développement durable et de la recherche auprès de Dominique Perben (2005-2006), puis chargé de la recherche et de l'innovation auprès de Dominique de Villepin à Matignon (2006-2007). Le président de SPS est Patrick Le Lay, qui dirige Serendipity. SPS permet donc à l'ex-patron de TF1 de faire des affaires avec son fils, Laurent-Éric, qui dirige Eurosport. Mi-2008, Serendipity avait déjà racheté avec le PMU la société d'informations hippiques Geny.partenaire minoritaireM6 s'intéresse aussi à l'ouverture du secteur, mais « ne se lancera pas dans un tel projet sans un partenaire », avait déclaré son patron, Nicolas de Tavernost, au « Handelsblatt » le 1er octobre. Selon des sources industrielles, la Six aurait notamment étudié la chaîne interactive Cash TV, aujourd'hui détenue à 75 % par Partouche Interactive, elle-même filiale à 73 % du groupe de casinos. Ce dernier est rentré au capital, fin 2005, puis a augmenté progressivement sa participation, ces opérations se faisant sur une valorisation d'environ 8 millions d'euros. Interrogé, M6 se refuse à tout commentaire, tandis que Partouche confirme avoir été approché par plusieurs groupes, et être ouvert à l'entrée d'un partenaire minoritaire dans sa filiale interactive.JAMAL HENNI

latribune.fr

24 Jan 2009, 1:37

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