Le marché obligataire fonctionne

chronique des tauxLa semaine dernière, plus de 11 milliards d'euros d'obligations ont été émis par des sociétés européennes : GDF-Suez, E.ON, Vodafone, Volkswagen, Daimler et Schneider. Bien que ce soient de très bons émetteurs, ils ont dû offrir des coupons élevés, par exemple près de 7 % l'an pour l'obligation à quatre ans et demi de Schneider, près de 8 % pour l'obligation à 5 ans de Daimler. Des emprunteurs moins bons ne pourraient même pas émettre car le marché est devenu très « sélectif ». Mais ne boudons pas notre satisfaction. La bonne nouvelle est que le marché fonctionne, que des emprunteurs peuvent emprunter, que des investisseurs peuvent investir. Qu'il faille rémunérer les souscripteurs, quoi de plus normal ? Avec le marché obligataire actuel, une société ne pourrait plus financer des réductions de capital ou des opérations de croissance externe hasardeuses : tant mieux ! Cela confirme que l'économie est dans une phase de désendettement après les excès des financements à effet de levier. De leur côté, les investisseurs ont de l'argent disponible, ce qui fait que les obligations se sont très bien placées et que leur prix a eu tendance à augmenter. C'est un phénomène normal qui prouve là encore que le marché obligataire s'assainit. Enfin, sur le marché secondaire, la liquidité existe : toutes les obligations s'achètent et se vendent, même si ce n'est pas au prix que les vendeurs voudraient. En bref, le marché obligataire fonctionne. Les nouvelles sont plus inquiétantes en ce qui concerne la situation des entreprises, avec des commandes qui baissent, des stocks qui s'alourdissent et des résultats qui s'effondrent, et la situation des banques, qui auront encore besoin d'augmenter leurs fonds propres et d'absorber des pertes. Elles sont aussi inquiétantes sur les finances publiques, avec des déficits budgétaires qui se creusent et des écarts de taux d'intérêt de plus en plus marqués entre la République fédérale d'Allemagne et les autres états de la zone euro. On sait bien que la crise économique est loin d'être finie, mais au moins une bonne entreprise industrielle peut à nouveau emprunter sur le marché. nAvec le marché obligataire actuel, une société ne pourrait plus financer des réductions de capital ou des opérations de croissance externe hasardeuses : tant mieux ! Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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