Assurance chômage  : la solitude de la CFDT

La CFDT risque de se retrouver bien seule. Et peut-être de se mordre les doigts d'avoir annoncé qu'elle serait signataire de l'accord sur le chômage. Hier, la CFTC a en effet décidé de ne pas signer l'accord conclu entre les partenaires sociaux à la veille de Noël. « Cet accord est insuffisant face à la crise que nous connaissons et à la situation des demandeurs d'emploi », indique Gabrielle Simon, vice-présidente de la CFTC. La centrale chrétienne rejoint donc le club des opposants au texte qui compte pour l'heure la CGT et FO, mais pourrait bien accueillir la CFE-CGC, qui se prononcera sur le texte le 20 janvier. Même si une signature syndicale suffit pour valider l'accord, François Chérèque avait prévenu que « la CFDT ne signera pas toute seule », appelant les autres syndicats à prendre leurs responsabilités, notamment en exerçant leur droit d'opposition sur le texte. La CFTC ne le fera pas. Gabrielle Simon considère que « tout n'est pas à jeter dans le texte », notamment la création d'une filière unique ou le principe un jour travaillé égale un jour indemnisé. C'est pourquoi elle réitère la proposition qu'elle avait faite vendredi au Medef de « se remettre autour de la table » pour apporter des améliorations au texte, notamment sur le mécanisme de baisse des cotisations subordonnée, rappelle le Medef, « à une évaluation financière du régime ». Alors que l'impact financier de la convention suscite des querelles de chiffres, l'Unedic rappelle que les prochaines projections financières du régime ne « seront connues que le 23 janvier, lors du prochain bureau de l'Unedic ». Elles seront réalisées à partir d'une hypothèse d'évolution en 2009 du PIB, du chômage, de l'emploi et de la masse salariale, tout en intégrant les nouvelles règles d'indemnisation. un petit air de déjà vuPour l'heure, la CGT et FO n'ont pas indiqué s'ils allaient exercer leur droit d'opposition à l'agrément par l'État de la convention. Elles s'étaient déjà opposées à la convention négociée entre partenaires sociaux lors du « feuilleton » de l'année 2000 qui avait finalement abouti à une convention maintes fois remaniée, et finalement agréée par l'État en décembre 2000. La situation actuelle a un petit air de déjà vu. Et, parti comme c'est, « si le ?contre? des organisations syndicales se transforme en opposition, le gouvernement devra en tenir compte dans l'esprit des règles qui ont présidé à la loi de 2004 sur les accords majoritaires », affirme Gaby Bonnand, négociateur pour la CFDT. « Que les syndicats indiquent clairement que des milliers de demandeurs d'emploi susceptibles d'être indemnisés pendant vingt-quatre mois, s'ils ont cotisé quatre mois, ne le seront pas, », martèle Gaby Bonnand. Isabelle Moreau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.