L'effondrement de la demande de crédit pèse sur les encours

Pour une fois depuis un bon moment, les banquiers ne sont pas montrés du doigt par le gouvernement. Hier, Christine Lagarde, ministre de l'Économie, a admis que la forte baisse de la croissance des encours de crédits dans l'Hexagone « n'était pas due à une restriction ou à un durcissement de l'offre de crédit, mais à une baisse considérable de la demande ».Les chiffres présentés hier montrent un coup de frein brutal des encours en fin d'année, alors que les mauvaises nouvelles sur le plan économique s'abattaient depuis quelques semaines. Ils concernent les établissements français, au nombre de treize, qui ont passé un pacte avec l'État : un guichet de refinancement en échange d'un soutien minimal à l'économie sous forme de crédits. Les banques s'étaient alors engagées à ce que les encours croissent de 3 % à 4 % par an. Compte tenu du niveau d'où on partait (un rythme proche de 13 % au printemps dernier), l'objectif fixé paraissait risible à certains. Or l'effondrement rapide de la demande s'est traduit par une moindre croissance de la production. Et si l'évolution des encours bénéficie d'une certaine inertie compte tenu des volumes en jeu, on note aujourd'hui un très net ralentissement de la croissance des encours : avec 1.481 milliards d'euros, cela représente une hausse de 8,3 % en décembre 2008 par rapport à un an plus tôt, soit environ 4 % de moins qu'il y a un an. Cette croissance moyenne est à peu près équivalente selon que l'emprunteur est un particulier ou une entreprise. Néanmoins, cela traduit un ralentissement plus notable pour ces dernières, car sur les dernières années, la croissance des encours des entreprises (+ 15 % en avril dernier) était supérieure à celle des ménages (+ 10 % environ à la même période). L'inflexion de fin d'année est marquante : l'encours recule de 0,8 % en décembre par rapport à novembre. Pour les très petites entreprises, ce chiffre atteint ? 1,1 %.Reste que, pour Christine Lagarde, les banques ne sont pas responsables de ces mauvais chiffres. Elle a estimé hier que les banques « respectent leurs engagements », ajoutant qu'il fallait « faire attention à ne pas désigner de boucs émissaires ». G. L. S.L'effondrement rapide de la demande s'est traduit par une moindre croissance de la production.
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