Les obligations d'entreprises ont le vent en poupe

Le marché du crédit valorise la fin du monde : comme il ne nous semble pas que ce soit encore arrivé, nous pensons qu'il y a des affaires à faire », explique Pascal Voisin, directeur général de Natixis AM. Poursuivant la tendance de la fin 2008, année durant laquelle les obligations ont joué les vedettes, les marchés du crédit ont débuté l'année en fanfare. Un record : près de 80 milliards d'euros d'obligations d'entreprises ont été émis sur les deux premiers mois, la moitié provenant de sociétés de services aux collectivités ou de télécoms, donc des sociétés peu cycliques.recherche de liquiditéAyant probablement trop bien débuté l'année, les taux de défaut anticipés par le marché sont bien plus élevés que les défauts observés dans les périodes les plus défavorables depuis 1970. En fait, ce serait davantage l'aversion au risque et la recherche de la liquidité, si ce n'est la sécurité, qui expliqueraient ces valorisations élevées. « Cette prime n'est pas expliquée par les défauts attendus, mais par des risques tels que la volatilité, la liquidité et des facteurs techniques », explique Chantana Sam, stratégiste chez Axa. Pour autant, la sévérité de la crise pourra amener des taux de défaut élevés, après ceux de sociétés américaines aux noms prestigieux tels Nortel Networks ou Tribune Company ? sans compter la vague de défaut financier de l'an dernier à l'image de Lehman. « La période est opportune pour investir dans les obligations d'entreprises, mais seulement dans la mesure où l'on est capable de sélectionner les émissions qui seront remboursées à l'échéance et d'éviter les sociétés qui feront défaut. Le potentiel ne sera pas identique pour toutes les obligations », recommande Adam Cordery, gérant du fonds Schroder ISF Euro Corporate Bond.L'an dernier, les gérants obligataires ont fait l'essentiel de leur performance grâce aux fonds d'État de bonne qualité. À partir du quatrième trimestre, ils se sont aussi tournés vers les obligations d'entreprises plus rémunératrices. En 2009, ils devraient revenir vers les fonds d'État, avec un déluge d'émissions attendues. Et se tourner vers les dettes d'États qui offrent un supplément de rendement, comme des titres émis par la Grèce, l'Irlande ou encore le Portugal. F. P.
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