Annus horribilis pour les actions américaines

L'année 2008 restera dans les annales comme celle qui a enregistré la plus forte chute de la Bourse américaine depuis l'après-guerre. « Entre le pic du marché en octobre 2007 et le plus-bas en février 2009, le S & P 500 a plongé de plus de 50 % », précise Didier Borowski, économiste et stratégiste senior chez SGAM. Difficile donc pour les gérants de tirer leur épingle du jeu. Même si les meilleurs de notre palmarès ont réussi à limiter la casse avec une baisse annuelle moyenne comprise entre ? 20 % et ? 30 % aussi bien sur les grandes que sur les petites et moyennes capitalisations. À comparer aux ? 38,5 % du S & P 500 et au ? 37,3 % du S & P 400 (l'indice de référence des Mid Caps). C'est d'autant plus remarquable qu'entre la faillite de Lehman à la mi-septembre et l'annonce des premiers plans de relance en octobre, l'ensemble des valeurs a été massacré. « C'est une année de crise, mais de nature différente de celle des valeurs technologiques de 2000, où les cours de certains titres avaient chuté sans jamais retrouver leur niveau antérieur », explique Christian Thonier, analyste-gérant chez Oddo-AM.Dans cette tourmente, en relatif, les marchés nord-américains ont plutôt mieux résisté que leurs homologues européens. « Structurellement, la Bourse aux États-Unis baisse moins lors des krachs, car elle compte beaucoup de valeurs défensives », analyse Christian Thonier. « En outre, elle profite du repli sur le marché domestique qu'effectuent la plupart des investisseurs pendant les périodes de crise, et un grand nombre d'entre eux sont américains », ajoute-t-il.valeurs vulnérablesReste que les perspectives pour 2009 sont encore moroses pour les marchés américains, notamment sur le segment des petites valeurs. « Les petites capitalisations ont eu des performances plus faibles que les grandes en fin d'année, en raison de leur vulnérabilité au ralentissement américain », explique Jean-Dominique Séta, gérant actions américaines à La Banque Postale AM. « Elles devraient davantage souffrir en 2009 car elles sont moins à même de faire face à la contraction de la demande domestique que les grandes sociétés, et sont plus sensibles aux problèmes de financement », ajoute-t-il. Le seul espoir de rebond des cours repose sur l'impact que le dernier plan de relance aura sur l'économie, et donc sur la Bourse. Mais même si un retour à des performances boursières positives est probable, « il ne faut pas s'attendre à ce que les marchés retrouvent rapidement leur niveau d'avant-crise, car la reprise économique s'annonce molle après cette récession », souligne Didier Borowski. Cela n'empêche pas les gérants de rester positifs pour 2009 et de rester actifs sur les marchés. « Nous allons faire du stock-picking pour profiter de belles valeurs décotées à cause de l'effondrement du marché boursier », affirme Christian Thonier.Marie Pellefigue
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