Les fonds obligataires surfent sur la vague sécuritaire

Les coups de semonce du deuxième semestre 2007 n'ont pas échappé aux gérants. « Nous avions observé un écartement important des spreads sur la fin 2007 », se souvient Philippe Tranchet, en charge d'Orsay Euro Crédit, qui gagne 4,53 % en 2008 et remporte le prix dans la catégorie « obligations d'entreprises euro ».Ce fonds fait partie des produits qui cherchent à obtenir une performance absolue sur un horizon de dix-huit mois, donc supérieure à l'Eonia. Pour cela, son gérant dispose de trois moteurs de performance que sont les positions directionnelles sur le crédit, les arbitrages de crédit et les positions sur les taux d'intérêt, mais sans que la volatilité de la valeur liquidative dépasse 1,50 %. Devant la possible dégradation du marché, le gérant, qui travaille en binôme avec Mathias Choussy qui est analyste crédit, a opté pour l'option la plus sûre : celle qui consiste à n'investir que dans des titres à maturité courte, de six à dix-huit mois. suprématie des bundsEn outre, il a saisi des opportunités sur des titres émis par les banques Bear Stearns et Merrill Lynch dès lors que ces deux établissements étaient repris respectivement par JP Morgan et Bank of America. Bien que les spreads se soient sensiblement réduits, après le sauvetage des deux établissements, il restait une marge de convergence sensible que le gérant a mise à profit.Pour autant, les fonds investis en emprunts d'État ont obtenu une performance bien supérieure en raison de la défiance sur quasiment toutes les autres classes d'actifs. Cependant, une hiérarchie s'est installée au sein même de ces titres, au plus grand bénéfice des bunds, les fonds d'État allemands, tandis que leurs équivalents italiens et grecs étaient obligés de consentir une rémunération supérieure de 130 points de base en fin d'année pour trouver acheteur.Face à cette dégradation de la confiance particulièrement marquée sur certains pays, les gérants ont pu mettre à profit des opportunités en fonction de leurs marges de man?uvre. Covéa Finance Première enregistre à nouveau une excellente performance en 2008 (9,63 %) et remporte le prix dans la catégorie « obligations d'État euro », grâce à des prises de positions sur la partie longue de la courbe des taux pour bénéficier de la baisse des taux obligataires. aversion au risqueEn effet, le recul de l'inflation, dans le sillage de la chute des prix des matières premières, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne et la fuite des investisseurs vers les actifs les moins risqués et les plus liquides ne pouvaient que bénéficier aux obligations à durée de vie longue. Cependant, en fin d'année, l'équipe de gestion a préféré prendre une partie de ses bénéfices en allégeant ses positions sur les titres compris dans la tranche de 15 à 30 ans pour se reporter sur ceux à 5-7 ans. En outre, elle a renforcé la part des emprunts d'État italiens au détriment des grecs.Oddo Capital Monde, gagnant dans la catégorie « obligations internationales » s'adjuge un gain de 8,81 % en 2008 grâce à son positionnement sur les emprunts d'État et à la couverture du risque de change. En outre, Guillaume Echalier, son gérant, a privilégié la prudence en surpondérant les emprunts européens, notamment français et néerlandais, alors qu'il était neutre sur les États-Unis et sous-pondérait le reste du monde.Aviva Capitalisation, lauréat de la catégorie « diversifiée », gagne 8,35 % sur l'année. Bien que le fonds puisse investir sur les obligations d'entreprises à hauteur de 25 % de son encours, les emprunts d'État ont été privilégiés, ce qui lui a permis d'échapper à l'élargissement des spreads dont ils ont été victimes sur la fin de l'année dernière.P. G.
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