Paris et Berlin à l'assaut des paradis fiscaux

À l'issue du sommet franco-allemand de Berlin, hier, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy n'ont pas laissé entrevoir une seule note discordante dans leurs approches de la crise. Ainsi, les deux pays ont clairement rejeté la demande américaine de nouveaux plans de relance en Europe : « La France et l'Allemagne ont déjà pris des mesures fiscales sans précédent pour soutenir la reprise économique et la création d'emplois », affirme le communiqué commun. Pour autant, les dirigeants ont montré une volonté de relancer la coopération industrielle franco-allemande, actuellement mise à mal, notamment par le divorce entre Siemens et Areva dans le nucléaire. Deux groupes de travail communs vont ainsi être créés afin de monter d'ici à l'automne des projets communs dans l'énergie et l'automobile. Le développement des énergies renouvelables et le développement de moteurs « propres » devraient figurer en tête de liste de ces projets.Paris et Berlin ont aussi insisté, avant le sommet du G 20 à Londres le 1er avril, sur leur accord concernant la « régulation du capitalisme » et notamment la lutte contre les paradis fiscaux et le secret bancaire. Les deux pays soutiennent l'idée d'une liste de pays non coopératifs en matière fiscale. Le document de travail préparé par Bercy, qui résume la position française avant la réunion des ministres des Finances du G20 ce week-end à Londres, émet dix propositions et appelle à l'application immédiate de mesures « fortes et définitives » envers les juridictions non coopératives, incluant les paradis fiscaux. De son côté, Angela Merkel a souligné hier que « l'intervention commune des pays du G 20 sur ce point a déjà porté ses fruits ». Et la chancelière de résumer : « Plus nous serons clairs en disant que ceux qui ne veulent pas coopérer seront placés sur une liste et plus ils tendront à coopérer. » le Liechtenstein s'engageEffectivement, la journée d'hier a ouvert une brèche. Le matin, le Liechtenstein déposait les armes, annonçant son « engagement de se conformer désormais aux standards de l'OCDE en matière de transparence et d'échanges d'information en matière fiscale ». La principauté va proposer des accords bilatéraux, gardant le principe du secret bancaire, mais en l'écornant considérablement dans les faits. Parallèlement, Andorre, qui figure sur la liste noire existante de l'OCDE avec le Liechtenstein et Monaco, a annoncé aussi hier qu'un projet de loi sur l'échange d'informations fiscales sera proposé au Parlement d'ici au 1er septembre. Enfin, la Belgique a fait savoir qu'elle allait assouplir son secret bancaire dès l'an prochain. Du coup, la pression grandit sur la Suisse. Le prince héritier et monarque de fait du Liechtenstein, Alois, a d'ailleurs prévenu que la situation de la Suisse « était la même » que celle de son pays.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.