Les synergies entre Renault et Nissan seront accélérées

Nissan est retombé dans le rouge. Au bord de la faillite il y a dix ans, le constructeur japonais avait été sauvé par son alliance avec Renault et le traitement de choc imposé par son directeur général, Carlos Ghosn. Mais la crise violente qui s'est abattue ces derniers mois sur l'automobile mondiale ne l'a pas épargné. Nissan a annoncé hier pour son exercice 2008-2009, clos le 31 mars, une perte nette de 1,62 milliard d'euros, la première depuis huit ans, pour un chiffre d'affaires en chute de 22 %, à 58,55 milliards d'euros. Cette perte pèsera à hauteur de 1,15 milliard d'euros sur le résultat net de Renault au premier semestre. En volume, les ventes mondiales de Nissan ont chuté de 9,5 %, à 3,411 millions de véhicules, avec des plongeons de 19,1 % aux États-Unis, de 16,7 % en Europe et de 15,1 % au Japon, la seule région en croissance étant la Chine. Le résultat opérationnel est lui aussi négatif, en perte de 960 millions d'euros.Petite consolation : ces résultats sont un peu moins mauvais que les prévisions affichées le 9 février. Nissan avait alors indiqué s'attendre à une perte opérationnelle annuelle de 1,19 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires de 55,6 milliards. Carlos Ghosn a dit aussi hier percevoir les « signes d'une amélioration de l'accès au crédit et d'un retour progressif de la confiance des consommateurs ».Mais l'exercice 2009-2010 s'annonce difficile lui aussi, avec un nouveau repli des ventes, de près de 10 % à 3,08 millions de véhicules, et du chiffre d'affaires, à 55,6 milliards d'euros. Les comptes devraient rester dans le rouge, le retour aux bénéfices n'étant attendu qu'en 2010-2011. maturité acquiseLe constructeur se félicite toutefois de disposer d'une trésorerie solide. « Nissan a accumulé plus de 700 milliards de yens de liquidités, notamment grâce à des prêts à long terme, et sa situation est meilleure qu'il y a trois mois », a expliqué hier Carlos Ghosn.Face à la crise, le patron de Nissan, qui dirige aussi Renault, estime que l'alliance nouée voilà dix ans entre les deux constructeurs constitue un « avantage compétitif extraordinaire ». Il veut donc la renforcer. « La maturité que nous avons acquise permet à l'alliance de passer une nouvelle étape », a indiqué Carlos Ghosn lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'il préparait « un plan pour accélérer les synergies qui générera 180 milliards de yens de trésorerie disponible supplémentaire en 2009-2010 ». Ces 180 milliards (1,37 milliard d'euros) seront partagés à 50/50 entre les deux groupes, mais Carlos Ghosn n'a pas voulu donner plus de détails. Le plan devrait être détaillé à la fin du mois.Pas question non plus pour Carlos Ghosn de quitter le navire en pleine tempête. « Si vous partez maintenant, vous ne partez pas, vous désertez », a-t-il commenté à l'agence Reuters, s'engageant à rester à la barre tant que Nissan n'aura pas retrouvé une marge bénéficiaire confortable.
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