Le rapprochement avec British Airways attendra. La priorité d'Iberia est désormais de se focaliser sur son redressement, après la très forte dégradation des comptes au premier trimestre de l'exercice 2009 publiés hier. « Nous sommes actuellement concentrés sur notre plan d'urgence, que nous considérons comme notre défi le plus important et le plus immédiat. Cependant [?], nous restons positifs sur l'issue des négociations avec British Airways », a déclaré à des analystes le PDG d'Iberia, Fernando Conte. Début février, il pensait encore finaliser l'opération avant fin mars. La crise en a décidé autrement. Iberia a enregistré une perte d'exploitation de 92 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, contre un résultat à l'équilibre (? 400?000 euros) au cours de la même période de l'an dernier. Un gouffre au regard de la taille de la compagnie espagnole, quatrième acteur européen. Ces pertes représentent 13,4 % du chiffre d'affaires. Lequel a dégringolé de 15,6 %, à 1,1 milliard d'euros, en raison de la chute de 9,5 % du trafic, notamment en classe d'affaires.Programme impressionnantPour se relancer, la compagnie espagnole met en place un plan d'économies drastique visant à réduire les coûts de 110 à 125 millions d'euros d'ici à la fin de l'année, auquel s'ajoute une réduction d'investissements de 80 à 90 millions d'euros. « Ce programme est impressionnant », commente un analyste. Autant par son ampleur sur une période aussi courte que par le fait qu'il s'applique à l'une des compagnies traditionnelles qui disposent des coûts les plus bas.La compagnie va réduire de 4,3 % ses capacités en retirant des vols en heure creuse ou sur des marchés en fort recul. Déjà, en mai, cinq Airbus A320 sont cloués au sol. Et les livraisons d'avions neufs sont reportées. Cela entraîne une baisse de 10 % effectifs en 2009 (actuellement de 21.500 personnes), après les baisses de 6 % en 2008, et 4 % environ en 2007 alors que l'activité avait progressé pendant cette période. Chômage technique, non-renouvellement des contrats à durée déterminée et gel des embauches sont mis en place. La compagnie, qui table sur une perte nette cette année, vise un retour à la rentabilité en 2010 grâce à son plan d'urgence « même si les chiffres de trafic et de chiffre d'affaires restent à leur niveau actuel ». À condition que le prix du baril ne remonte pas.Hier à Madrid, le cours de Bourse d'Iberia a progressé de 0,69 %, à 1,45 euro. F. G.

latribune.fr

26 Mai 2009, 1:39

Partager :