Les produits sans risque toujours privilégiés

llocationAu premier semestre 2009, pour gagner de l'argent, il fallait être investi sur les fonds des pays émergents. Comme le montrent les données de Morningstar (voir tableau), sur les 10 premières places, 9 sont trustées par des catégories de fonds actions émergentes. Selon ING Investment Management, les montants investis sur ces marchés ont été supérieurs à 31 milliards d'euros. Après un premier trimestre très moyen, les performances se sont construites sur le deuxième trimestre au cours duquel les marchés actions ont enregistré un fort rally. Au niveau sectoriel, les fonds immobiliers ont le mieux performé (32,65 % en moyenne), devant les financiers (32,33 %) et les non-cotés (30,99 %). Quant aux produits de taux, les obligations privées ont fait mieux que bien se comporter puisqu'elles ont gagné plus de 20 %. Il y a surtout eu, entre janvier 2009 et mai 2009, 526 milliards d'euros de dette d'entreprise émis dans le monde contre 361 milliards d'euros pour le précédent record qui date de 2001.VolatilitéLa question est de savoir aujourd'hui si la tendance va perdurer. Tout le monde s'accorde à dire que les marchés resteront volatils, dans une moindre mesure qu'en 2008, comme le montrent les corrections des derniers jours. « Si l'environnement de marché s'est sensiblement amélioré depuis le début de l'année, les incertitudes et les risques restent nombreux », prévient Bob Doll, vice-président et responsable mondial des investissements actions de BlackRock. De nombreux allocataires ont d'ailleurs désensibilisé leurs portefeuilles en leur donnant un côté plus défensif. Le bal des publications du deuxième trimestre sera déterminant et dessinera probablement la nouvelle tendance de marché. Un nouvel affaiblissement pourrait mettre en péril la reprise, entraînant un nouveau recul de l'emploi et de l'investissement.aversion au risqueMais l'un des grands enseignements de ces derniers mois tient au changement de comportement des investisseurs. L'enquête 2009 menée par Invesco sur le comportement des investisseurs institutionnels européens, en partenariat avec Investment & Pensions Europe, montre que ces derniers ont une grande aversion au risque. Ainsi, la proportion des investissements obligataires a gagné 3 % à 54 %. Mais les grands gagnants restent les produits de trésorerie qui représentent désormais 10 % des actifs en portefeuille contre 6 % précédemment. Selon Europerformance-Six Telekurs, les encours des fonds de trésorerie de droit français ont progressé de 9,9 % au premier semestre. Cette hausse est principalement liée à de la collecte nette et non pas à un effet marché. Cela peut paraître paradoxal quand on sait que ces produits ne rapportent quasiment rien (lire papier ci-dessus). Les investisseurs ont donc opéré une rotation en faveur des classes d'actifs les moins risqués comme le monétaire, les produits de taux et l'immobilier. Sur ce dernier, 15 % des investisseurs espèrent en tirer un rendement absolu. À l'inverse, ils ont délaissé les actions dont la part dans les portefeuilles est passée à 25 % contre 32 %. De même, la proportion des actifs alternatifs est tombée à 8,7 % cette année, contre 10 % un an plus tôt. Les investisseurs se sont détournés des hedge funds, qui affichent pourtant une performance de 9,41 % entre janvier et juin selon le HFR, et le capital-investissement. T. S.
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