L'Europe en ordre dispersé

Six mois après la plus grave crise gazière de ces dernières années, l'Union européenne rouvre le dossier. Prudemment. José Manuel Barroso aurait bien aimé placer l'exécutif européen au c?ur d'un dispositif paneuropéen de gestion de crise. Une version préliminaire du projet de règlement, que la Commission adoptera demain, l'aurait autorisé en cas d'urgence à demander à puiser dans des stocks stratégiques au bénéfice de zones sinistrées ou encore à suspendre les obligations de service public, toujours pour faire jouer la solidarité envers les plus mal lotis. La Commission entendait également muscler la clause dite « anti-Gazprom » en obligeant les États à lui notifier les accords avec un pays tiers, au premier chef la Russie, ce qui l'aurait mise de facto dans un rôle de tierce partie.Face aux réactions des chancelleries et de l'industrie, elle a dû renoncer. Le projet de règlement, qui sera débattu dans les mois à venir par le Conseil des ministres et le Parlement, jette toutefois les bases d'une gestion plus coordonnée. Il recommande notamment de mettre au point un « plan européen d'urgence » dans la mise en ?uvre duquel la Commission conserverait un rôle de supercoordinateur. L'objectif reste de faire jouer la solidarité au plan régional.« On va définir les standards de ce qu'est une crise et la manière dont les États peuvent s'arranger au niveau régional. C'est déjà pas mal », commente un industriel. Pour les experts, un meilleur fonctionnement du marché intérieur avec un réseau de pipelines plus dense serait la meilleure garantie contre des problèmes d'approvisionnement. « Il faut rendre le marché plus fluide en ouvrant plus de tuyaux. Mais, pour cela, il faut des investissements. Qui va les payer ? » s'interroge cette source. Le règlement ne répond pas à cette question.Florence Autret, à Bruxelle
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