Les magazines féminins

Branle-bas de combat dans la presse féminine. « Elle », l'hebdomadaire féminin haut de gamme de Lagardèrerave;re, avait annoncé au début de l'été une baisse de son prix de vente, sans en préciser l'ampleur. Après quelques semaines estivales de réflexion, le premier éditeur français baissera dès le 14 août de 0,30 euro à 2 euros le prix de « Elle », son fleuron féminin. Une offensive doublée d'une sortie en kiosque dès le vendredi au lieu du samedi et d'un passage au format international, légèrement plus carré que le format actuel. La décision de Lagardèrerave;re intervient alors que se profile l'arrivée d'un concurrent sérieux en septembre. « Grazia », le féminin haut de gamme du groupe de presse italien Mondadori, se lance dans l'Hexagone avec un investissement de 25 millions d'euros et un objectif de diffusion de 170.000 numéros la première année. Positionné à la fois sur le féminin et sur l'actualité « people », le projet de Mondadori devrait piocher dans le lectorat des hebdomadaires « Elle » et « Gala » (Prisma). « L'arrivée de ?Grazia? va faire trembler le march頻, pronostique Jean Minost, expert presse chez Havas Media. « Il y a une attente réelle de la part des annonceurs, d'une offre alternative sur le segment du féminin hebdomadaire haut de gamme », ajoute-t-il. Et à l'heure où les lectrices recentrent leurs achats sur un seul titre de presse, les débuts de « Grazia » sont étroitement observés par l'ensemble des éditeurs de la presse féminine.convaincre les jeunesMais Franck Espiasse, l'éditeur de « Elle », assure que la stratégie mise au point pour la rentrée n'est, en aucun cas, liée au lancement de « Grazia ». La baisse de prix doit permettre à « Elle » de conquérir un lectorat plus jeune (entre 25 et 34 ans). L'éditeur table, par ailleurs, sur un développement de la vente au numéro, plus rentable que l'abonnement qui souffre notamment de l'augmentation des frais postaux. « Nous disposons d'une base d'abonnés très importante (200.000). Si nous augmentons de 10.000 exemplaires nos ventes au numéro, nous serions ravis, mais l'effet ne sera probablement pas immédiat », souligne-t-il.Dans un début d'année difficile pour la presse magazine, « les féminins résistent un peu mieux que les autres familles de presse », affirme Jean Minost, et sur le segment haut de gamme, la baisse de la pagination publicitaire s'est limitée à 17 %. « Elle » affiche, lui, un honorable ? 13 %. Pour autant, les féminins, en particulier les mensuels, n'ont pas échappé à la crise. Fin juillet, les éditeurs Prisma et Express-Roularta ont annoncé le rapprochement de leurs mensuels « Atmosphères » et « Femmes » à partir du mois d'octobre. Au même moment, le groupe Ayache annonçait l'arrêt de son mensuel féminin « DS Magazine ». De leur côté, les groupes Marie Claire et Lagardèrerave;re ont mis en attente leur projet de lancement de magazines féminins, en attendant une conjoncture plus clémente.
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