La Chine réveille la demande de pétrole

L'économie chinoise en voie de résurrection ? C'est le postulat de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a publié hier son rapport mensuel. Une publication qui tranche, par son optimisme avec les précédentes : l'organisation ne cessait, depuis le début de l'année, de revoir à la baisse ses prévisions de demande de pétrole. Cette fois, c'est à la hausse. 85,25 millions de barils devraient être brûlés quotidiennement en 2010, soit 70.000 barils de plus que les précédentes projections. Pour 2009, la contraction de la demande est plus faible que prévu : 83,9 millions de barils/ jour seront consommés cette année, soit 200.000 de plus que prévu. Et ce n'est pas l'activité industrielle mollassonne de l'OCDE qui tire la demande de pétrole mais bien l'Asie et, plus précisément, la Chine.« Il y a des signes de vie dans l'économie chinoise », assure l'AIE. Les dernières statistiques font en effet état d'une forte accélération de la demande de pétrole et de produits pétroliers. En juin, la Chine a vu sa consommation bondir de 5,2 %, et le phénomène est encore plus marqué à la pompe : les achats d'essence ont crû de 10,2 % entre juin 2008 et juin 2009. Car, alors que les concessionnaires automobiles font faillite en Europe et aux États-Unis, les Chinois se convertissent doucement à la voiture. Les ventes de véhicules neufs se sont envolées de 48 % d'une année sur l'autre, et la tendance ne devrait pas s'infléchir de sitôt : 98 % de la population chinoise n'a toujours pas de voiture, et les subventions de l'État sur les produits pétroliers sont visiblement convaincantes.incidents de productionInquiétant du point de vue du climat, puisque la voiture individuelle est un des moyens de transport les plus émetteurs de CO2, le volet « automobile » de la croissance chinoise pourrait modifier la donne sur le marché du pétrole.Pour la première fois depuis trois mois, le nombre de barils effectivement produits par l'Opep a reculé en juillet. Non pas que les pays producteurs souhaitent tout d'un coup respecter leurs quotas, mais les incidents de production à répétition au Nigeria ont entraîné une forte baisse des exportations du pays africain. Et, plutôt que de se préoccuper de la Chine, l'Opep continuait hier, dans son rapport mensuel, de s'inquiéter de la faiblesse de la demande. D'ailleurs, pour 2010, le cartel anticipe une consommation de 84,4 millions de barils/jour, soit près d'un million de barils de moins que l'AIE. Une différence marginale en apparence, qui est toutefois un argument de poids pour le cartel, qui devrait garder son niveau de production inchangé lors de sa prochaine réunion, à Vienne, le 9 septembre. C'est du moins ce qu'anticipe le marché, avec un baril de WTI qui cotait 70,48 dollars hier à New York. Aline Roberténergie
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