Le Venezuela se venge de Bogota

Amérique latineDésormais, les Vénézuéliens boiront du café brésilien et mangeront de la viande argentine. Plus question, pour le président Hugo Chavez, d'acheter ces produits, ainsi que des milliers de véhicules, à son voisin colombien, comme il le faisait auparavant. De l'ordre de 6 milliards de dollars en 2008, les importations vénézuéliennes en provenance de la Colombie devraient tomber à zéro. Et tout cela pour quelques soldats de plus?Mais les soldats en question sont américains, et même si leur nombre reste limité à 800, ils vont venir renforcer le bataillon des 250 boys présents sur des bases militaires de l'armée colombienne. Le but de la man?uvre?? Prêter main forte aux troupes locales dans leur lutte contre le narcotrafic. « Tout cela veut dire que les Américains pourraient nous envahir quand ils voudraient », s'est empressé de conclure le président Hugo Chavez, en délicatesse avec les Américains, mais aussi avec Bogota en raison de ses sympathies vis-à-vis des Farc. Il n'est pas le seul à s'être ému?: les Brésiliens se sont étonnés de n'avoir pas été consultés par Bogota. tournée d'explicationsLes Argentins ont demandé à Alvaro Uribe, le président colombien, de « réduire les conflits dans la région ». Les autres leaders de la région, surtout les plus à gauche, ont eux aussi critiqué l'initiative d'Uribe. Qui a même dû se lancer dans une tournée d'explications auprès de ses voisins. Sans grand succès? C'est l'Argentine qui remporte la mise, avec un contrat total de plus de 1 milliard de dollars, incluant le remplacement de 10.000 véhicules achetés chaque année à la Colombie, ainsi que de la viande et du riz. Car Chavez ne peut lancer des représailles qui engendreraient des hausses de prix et des pénuries. L'inflation se situait déjà à plus de 30 % l'an dernier, et une aggravation de la situation alimentaire serait politiquement dangereuse pour lui. Lysiane J. Baudu
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