Les valeurs énergétiques à nouveau malmenées

Beaucoup de bruit pour rien ? En indiquant mercredi soir qu'il envisageait de plafonner les prix de l'électricité en Belgique, Paul Magnette, le ministre de l'Énergie, a provoqué une chute vertigineuse des valeurs utilities. Entre jeudi et vendredi, GDF-Suez, en raison de la position stratégique d 'Electrabel , s'est effondré de 20 %. Les autres valeurs européennes ont aussi fortement chuté par effet de contagion, de crainte que les pays voisins ne viennent prendre exemple sur ce projet. Ce sont ainsi près de 60 milliards d'euros de capitalisation boursière qui se sont envolés sur les principaux opérateurs électriques GDF-Suez , EDF , E.ON , RWE , Endesa , Iberdrola et Enel .Vendredi, dans la journée, un porte-parole du ministre belge a précisé que ces propositions n'étaient pas discutées au niveau du gouvernement. Mais Paul Magnette persiste et signe. " La proposition sera mise sur la table du gouvernement avant que le Premier ministre, Yves Leterme, ne présente sa déclaration de politique générale à la Chambre des députés mardi ", a déclaré vendredi son porte-parole. Alors que croire ? S'agit-il d'une manoeuvre politique destinée à rallier certains électeurs ou existe-t-il un vrai risque ? Qu'elle soit suivie d'effet ou non, cette proposition suscite déjà de vives réactions. Sur les marchés, les actionnaires ont fait part de leur inquiétude. " À l'heure où les autorités de tous les pays européens cherchent à coordonner leurs efforts pour rassurer les marchés financiers et les épargnants, on ne peut que regretter cette prise de position ", a déclaré Deminor.METTRE UN TERME AUX INCERTITUDESL'Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires), présidée par Colette Neuville, a même été plus loin. Elle a écrit à Gérard Rameix, secrétaire général de l'AMF, lui disant : " Dans l'intérêt des sociétés et de leurs actionnaires, il importe que le marché soit informé le plus rapidement possible des interventions du gouvernement belge." Aussi demande-t-elle à l'AMF de saisir immédiatement le régulateur belge afin qu'il fasse en sorte que le gouvernement belge mette un terme aux incertitudes nées de ces déclarations en indiquant quelle est sa position officielle sans attendre la déclaration de politique générale du 14 octobre. Ensuite, d'ouvrir une enquête pour délit d'initié (GDF-Suez a chuté de 10 % en clôture la veille des déclarations) et diffusion d'informations au minimum imprécises sinon inexactes et trompeuses.
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