L'Inde fière de participer au sommet du G20

Le sommet du G20, destiné à remettre de l'ordre dans le système financier international, est vu en Inde comme une consécration du rôle que le pays joue désormais dans les affaires du monde. Car à New Delhi personne n'en doute : lors de cette conférence, qui va rassembler ce week-end les pays les plus riches de la planète ? le G7 ? ainsi que les principaux pays émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil, etc.), le Premier ministre Manmohan Singh va tenir une place de premier plan, tout comme le mois dernier lors du sommet Europe-Asie à Pékin. Dans les milieux dirigeants indiens, on voit là d'abord la reconnaissance du poids de l'Inde : deuxième pays le plus peuplé de la planète avec plus de 1,1 milliard d'habitants, l'Inde est en croissance de plus de 9 % par an ces derniers temps ? même si la crise mondiale va faire retomber ce taux. Comme le dit un diplomate occidental : « Il y a dix ans, face à une crise pareille, on aurait convoqué d'urgence un G7. Cette fois, on fait un G20, c'est complètement nouveau ! » L'émergence de l'Inde dans la crise actuelle tient également à deux particularités. D'abord, le pays résiste plutôt bien à la crise financière. « Notre secteur financier est très bien régulé, affirme Nagesh Kumar, directeur général du centre d'études des relations économiques internationales RIS, nous pouvons nous citer en exemple. » Mais le facteur de prestige le plus important pour l'Inde tient peut-être à son Premier ministre. Manmohan Singh fut un économiste de premier plan avant de se lancer dans une carrière politique. On lui doit l'ouverture économique des années 1990. Immensément respecté chez lui, le chef du gouvernement indien commence à bénéficier d'une véritable aura à l'étranger. Leadership intellectuelDu coup, un vent de fierté nationale souffle à propos du G20. Manmohan Singh et l'Inde doivent « prendre le leadership intellectuel dans les affaires du monde », exhorte un éditorial du magazine « Business India ». Le Premier ministre va notamment proposer à ses pairs de mettre en place une instance de régulation du système financier international et de débloquer des fonds pour les infrastructures des pays émergents. Et pour Arvind Subramanian, professeur à la Johns Hopkins University, le sommet du G20 va finalement permettre à l'Inde de « boxer un petit peu au-dessus de son poids économique actuel ». Patrick de Jacquelot, à New Delhi
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