Nouvelle relance pour près de 200 milliards de dollars au Japon

Est-ce de l'acharnement thérapeutique?? Vendredi, quelques semaines seulement après l'annonce d'un premier plan de relance de 5.000 milliards de yens, le Premier ministre du Japon, Taro Aso, a annoncé une nouvelle enveloppe publique pour relancer l'économie, cette fois de 10.000 milliards (192 milliards d'euros). Un montant à prendre avec des pincettes, puisqu'il inclut les fonds du premier plan. « Le gouvernement veut rassurer la population et sortir de la récession plus tôt que les autres pays industrialisés », a expliqué Taro Aso à la population. L'annonce a été accueillie avec un scepticisme total?: le Premier ministre, au plus bas dans les sondages, est décrédibilisé, et les observateurs n'y ont vu qu'une man?uvre politique désespérée. Les prochaines élections législatives, qui doivent avoir lieu avant septembre, s'annoncent dévastatrices pour le Parti libéral démocrate, au pouvoir.La crise mondiale a rattrapé le Japon avec une rapidité qui a visiblement surpris les autorités elles-mêmes. L'archipel qui, tout le monde l'a oublié, continue de présider le G8, « n'avait pas du tout pris la mesure de la crise. Elles pensaient que ça ne les concernait pas, et ont laissé Nicolas Sarkozy organiser un G20 et leur voler la vedette. On les avertissait, et elles ne réagissaient pas », raconte un diplomate européen. Pourtant, le Japon aurait dû se sentir concerné au premier chef?: l'essentiel de sa croissance provient des exportations et de sa capacité à maintenir un excédent commercial. Or, celui-ci s'amenuise, en rythme avec l'effondrement du déficit commercial américain?: logique, puisque, rappelle Caroline Newhouse-Cohen, économiste chez BNP Paribas, « les cycles industriels des deux pays sont très corrélés ».Flambée du yenComme si cela ne suffisait pas, le yen recommence à flamber. Il a franchi le seuil psychologique de 90 yens pour 1 dollar. « C'est un choc », a simplement dit le ministre des Finances vendredi. Une telle déclaration laisse augurer un retour de l'interventionnisme des autorités monétaires, restées neutres depuis mars 1984. Il est vrai que la croissance, nulle en 2008, sera négative en 2009 (? 2 % selon les prévisions de BNP Paribas).Le pessimisme s'est installé dans la population qui vient de traverser une période pendant laquelle les salaires ont stagné, voire baissé. Seule certitude?: un chamboulement politique sans précédent. La majorité, qui tient les rênes du pays depuis 1955, ne sait plus comment éviter la terrible débâcle électorale qui l'attend dans quelques mois. Régis Arnaud, à Tokyo+BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
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